
J'aime le mot homme et sa distance : cadrage-débordement
Florence Pazzottu emprunte au rugby le cadrage-débordement et ses trois temps, face à face, feinte et échappée, pour proposer, dans une traversée réjouissante des formes...
Le 01/01/2010
Une nuit d'avril 2001, à Marseille, une jeune femme subit une agression. Agression somme toute banale, mais qui va éveiller et réveiller en elle les échos de toutes les violences.
L'histoire personnelle de cette jeune femme fait écho à l'histoire du monde, à la douleur du monde, à la violence du monde.
L'auteur tisse un fil invisible de variations sur des souvenirs, des vécus, des rêves, des émotions, des pensées, des associations. Pour soulager l'angoisse, elle use de non-dits conscients et inconscients, de rebonds de la mémoire. Le récit oscille entre rêve et réalité ; l'enfance est là, toute proche, avec son cortège de peurs :
"ce que j'éprouve n'est pas la peur mais la stupeur. Un vide immense horrifié devant moi s'ouvre spectacle d'exils invisibles, de malheurs, d'abandons dont nul ne m'a encore parlé."
La vie vécue comme une suite de chutes : chute blanche dans la neige, chute d'absence de l'accouchement, chute de l'amour
Remonter le fil de l'histoire familiale, renouer les fils de la filiation, emprunter les "creux et bosses" d'une vie qui s'invente et l'écrire afin qu'elle devienne son histoire et rejoigne l'Histoire, tel est le propos de Florence Pazzottu.
Un livre exigeant qui ne se laisse approcher que par empathie, sans qu'interviennent le cérébral ou le raisonnement. Une prose libre versifiée qui déroute le lecteur et demande son adhésion. Un océan de mots qui résonne en nous comme un chur de tragédie grecque.
Bernadette André
Librairie La Vagabonde, Saint-Martin-Vésubie (06)
ISBN : 978-2-02-096778-5
2008 15 euros
Éd. Le Seuil
Florence Pazzottu emprunte au rugby le cadrage-débordement et ses trois temps, face à face, feinte et échappée, pour proposer, dans une traversée réjouissante des formes...
On pourrait croire ce texte inscrit dans la lignée des tragédies grecques : une unité de temps (une fin d'après-midi), une unité de lieu (une terrasse donnant sur la mer...
Alvie commença le deuxième jour d'improvisation par quelques cris à la guitare basse et par un « Vous devez me prendre pour une folle, non ? ». Je commençai moi aussi...