"Izzo, ItinéraireS", une manifestation XXL

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À l’occasion du 20e anniversaire de la mort de Jean-Claude Izzo (le 26 janvier 2020),un hommage au long cours est organisé de juillet 2019 à mars 2020. Plus d’une vingtaine d’événements sont programmés à Marseille et dans la région afin de faire (re)découvrir les multiples facettes de l’œuvre de l’écrivain marseillais.

Si Jean-Claude Izzo s’est fait connaître du grand public en 1995 grâce à son roman Total Kheops, son œuvre ne peut être limitée aux romans policiers. C’était également un poète, un journaliste politiquement engagé, mais aussi un Marseillais fils d’immigré italien : voilà quelques aspects de sa personnalité que se propose de mettre en exergue la manifestation ” Izzo, ItinéraireS “.

Lancée à l’initiative de Sébastien Izzo, le fils de Jean-Claude, elle a été élaborée par le Cobiac (Collectif de bibliothécaires et intervenants en action culturelle) et est soutenue par de nombreux partenaires (collectivités publiques, structures culturelles, entreprises locales, etc.). Au programme : lectures, spectacles, balades, expositions, musique, conférences, films et rencontres. 

“Les Marins perdus”

La programmation d‘“Izzo, ItinéraireS” a été lancée en juillet 2019 avec l’exposition “Les Marins perdus”. Les planches de la bande dessinée de Clément Belin, adaptée du roman Les Marins perdus de Jean-Claude Izzo, ont été présentées à la médiathèque de Port-de-Bouc. À l’occasion de la clôture de l’exposition, en septembre 2019, un spectacle autour du roman (lecture, musique et chant) a été présenté au public sur le site du chantier naval, suivi de la projection de l’adaptation cinématographique de Claire Devers.
L’exposition et son final poursuivront leur navigation avec encore trois escales : Aubagne (octobre), La Ciotat et Marseille (janvier). 

La poésie d’Izzo

Jean-Claude Izzo a été poète avant d’être romancier. De sa plus tendre enfance à sa mort, il a écrit de la poésie. Neuf recueils ont été publiés entre 1970 et 1999 : Poèmes à haute voix (J.P. Oswald, 1970) ; Terres de feu (J.P. Oswald, 1972) ; État de veille (J.P. Oswald, 1974) ; Braises, brasiers, brûlures (1975) ; Paysage de femme (Guy Chambelland, 1975) ; Le Réel au plus vif (Guy Chambelland, 1976) ; Loin de tous rivages (Ricochet, 1997) ; L’Aride des jours (Ricochet, 1999) ; Un temps immobile (Filigrane, 1999). 

Sa poésie raisonne de ses luttes, ses engagements, ses rencontres, des moments et des lieux qui ont compté pour lui. Dans le cadre d‘“Izzo, ItinéraireS”, le Centre international de poésie Marseille (CipM) la met à l’honneur de deux façons :

  • L’exposition “Jean-Claude Izzo, poète militant” (janvier-février 2020). Manuscrits, éditions illustrées de ses poèmes, documents et témoignages vidéos dévoileront l’univers poétique de Jean-Claude Izzo.
  • Un choix de poèmes placardés dans les bus, tramways et métros de Marseille, offerts à la lecture des usagers (janvier 2020).

Le Marseillais, l’Italien, le Méditerranéen

Né à Marseille le 20 juin 1945, Jean-Claude Izzo était amoureux de sa ville. Même s’il a vécu ailleurs (Saint-Mitre-les-Remparts, Paris, Saint-Malo, Ceyreste), il a toujous conservé pour elle un attachement très fort.

L’héritage italien de Jean-Claude Izzo est aujourd’hui extrêmement vivace de l’autre côté des Alpes, où l’auteur « a pris une dimension mythique. Il est revendiqué comme chef de file par une génération de jeunes auteurs de gialli (polars). Et des fans se rendent à Marseille en suivant un itinéraire Izzo : ils visitent les lieux où se déroulent les romans, refont le parcours des personnages… », pour reprendre le témoignage de son ami musicien Gianmaria Testa.

Sur ces thèmes, “Izzo, ItinéraireS” propose plusieurs événements :

  • Trois expositions photos : “Le Marseille d’Izzo” (de décembre 2019 à mars 2020, à Marseille, Roquevaire puis Draguignan) ; “Au-delà de la mer / *Oltre il mare*” (Marseille, janvier 2020) ; “Portrait d’un homme du sud” (Marseille, janvier 2020).
  • Une rencontre avec l’autrice italienne Stefania Nardini et le journaliste marseillais Jean-Marc Matalon autour du “cœur méditerranéen” d’Izzo (Marseille, décembre 2019).
  • Une visite des collections du musée d’Histoire de Marseille en lien avec le thème des migrations des 19e et 20siècles, assortie d’une conférence sur l’immigration italienne, par Stéphane Mourlane (Marseille, janvier 2020).
  • Des balades urbaines et maritimes, à la découverte du Marseille de Jean-Claude Izzo (septembre-octobre 2019).

Izzo le romancier…

C’est assez tard dans sa vie que Jean-Claude Izzo se met à l’écriture de romans. En 1993, il écrit une nouvelle pour la revue Gulliver. De cette nouvelle, il extrapole son polar Total Khéops, publié chez Gallimard en 1995. Le roman est un succès : lauréat du Trophée 813 du meilleur roman francophone, il séduit également le public. Son personnage principal, l’enquêteur Fabio Montale, est un policier déclassé, fils d’immigrés, aimant la poésie, le jazz, la pêche et les femmes. Chourmo (1996) et Solea(1998) complètent la “trilogie Montale”, par ailleurs adaptée à la télévision et au cinéma. Les Marins perdus viennent en 1997, puis Le Soleil des mourants en 1999, un an avant sa mort.

Une table ronde s’est tenue septembre 2019 à Septèmes-les-Vallons, et une rencontre avec des auteurs italiens de romans policiers se tiendra en janvier 2020 à l’Institut culturel italien de Marseille. Sans oublier, bien sûr, l’exposition itinérante “Les Marins perdus”.

… et le mélomane

Le goût de Jean-Claude Izzo pour la musique, notamment pour le jazz, est un aspect méconnu de sa vie. “Izzo, ItinéraireS” organise plusieurs moments musicaux :

  • “Total Izzo”, un programme mêlant chansons et lecture d’extraits de poèmes et de romans de Jean-Claude Izzo, créé par Jacques Ibanes et Jonathan Bastianelli (en octobre à Aubagne, en novembre à Villelaure et en janvier à Marseille).
  • Un concert-spectacle autour de l’univers de Jean-Claude Izzo par le compositeur Titi Robin et le chanteur Sam Karpiena (Marseille, janvier 2020).
  • Enfin, un concert de jazz du musicien Marc Roger, ami de Jean-Claude Izzo, et de son groupe Soleil Nomade (Marseille, janvier 2020).

 

Le 26 janvier 2020, point d’orgue de la manifestation

Le matin du 20e anniversaire de la mort de l’écrivain, la ville de Marseille prévoit la pose des plaques de la place Jean-Claude Izzo, dans le quartier du Panier. L’événement sera accompagné de chants napolitains et de chants de lutte.

Dans l’après-midi, l’Agora des galériens (au siège du journal La Marseillaise) proposera plusieurs événements :

  • une exposition ;
  • une rencontre-signature avec Stefania Nardini autour de son livre *Jean-Claude Izzo, un homme méditerranéen* ;
  • une présentation-lecture des cahiers du chantier naval de Port-de-Bouc, qui conservent les textes-tracts rédigés en 1981 par Jean-Claude Izzo lors de la célébration de la mémoire du chantier naval de la ville ;
  • des témoignages de journalistes.

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