Jean Jaurès fait peau neuve

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Perdre un mois d’activité est un pari risqué pour un libraire. En témoignent les indicateurs d’avril 2012, qui laissent apparaître une érosion des ventes en librairie indépendante de près de 5 % par rapport à l’année précédente alors que celles des grandes surfaces spécialisées grimpent d’autant et qu’en ligne elles s’envolent.

Patrick Esclapez inaugurait pourtant en février dernier, après un mois de fermeture pour travaux, le réagencement de la librairie Jean Jaurès, doyenne des librairies niçoises. Parti pour ne modifier que le mobilier, l’architecte Pierre-Yves Gimenez (cf. Dazibao n°20 ) a réalisé un véritable lifting : les 300 m2 sont méconnaissables !
La vitrine est désormais trois fois plus haute. Outre la lumière qu’elle apporte, cette ouverture permet de mieux appréhender l’agencement global du lieu : des rayonnages plus visibles, des tables éparses, un espace ouvert, une circulation aisée… Les clients peuvent aujourd’hui flâner, s’asseoir, feuilleter tranquillement. Pour les inviter à s’approprier le lieu et à demander conseil aux libraires, la signalétique a été abandonnée.

Riche de plus de 20 000 références, le fonds aussi a changé de décor : intégralement refaite, la mezzanine est aujourd’hui dédiée à la BD ; le voyage, le fonds régional et les livres pratiques ont rejoint l’entrée ; la littérature est passée à l’arrière. Le sous-sol reste dédié aux animations et un grand espace a été conservé comme lieu de stockage. Image de marque de la librairie – première à avoir installé un espace École des loisirs, en 2008 – le fonds jeunesse n’a pas bougé.

Pas moins de 400 000 euros ont été investis dans les travaux, avec l’espoir d’enregistrer une hausse de 10 % sur un CA annuel de 2,3 millions d’euros. Aux portes du Vieux Nice, Jean Jaurès semble réunir de nombreux atouts pour atteindre ses objectifs.