Librairie L'Hydre aux mille têtes, indépendante et marseillaise
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L’ouverture de cette librairie généraliste, depuis le 12 mai 2018, est le fruit d’une longue préparation. Mathilde Offroy et Lucas Thouy travaillaient tous deux pour la librairie Terra Nova à Toulouse. Après de multiples péripéties (choix du local et du lieu d’implantation, travaux et inévitables retards, parcours bancaire…), ils ont enfin concrétisé leur projet d’ouvrir un établissement à Marseille.
C’est au coeur du quartier de la Plaine, dans un local de 120 m2 (dont 80 m2 dédiés à la vente), que L’Hydre aux mille têtes a trouvé sa place. Son nom fait référence à L’hydre aux mille têtes : l’histoire cachée de l’Atlantique révolutionnaire (éd. Amsterdam, 2008), un texte de Markus Rediker et Peter Lenebaugh qui dresse le portrait d’un peuple sans visage en résistance au capitalisme : coupez une tête, deux autres repoussent…
Les sciences humaines à l’honneur
Un nom original qui reflète bien le fonds de la librairie : environ 5 000 références pour une offre exigeante autour des grandes questions traversant l’actualité (écologie, économie, migration, relation à autrui, réseaux sociaux, place de l’individu…), le tout décliné en BD, livres jeunesse, littérature générale et étrangère.
Les nouveautés et titres de la rentrée sont également présents, mais toujours choisis avec soin ! Car chaque livre doit avoir un sens pour l’un ou l’autre des deux compères. Conscients que d’autres librairies proches travaillent déjà une partie de ce fonds, ils souhaitent s’orienter plutôt vers la littérature étrangère que française : « C’est un travail que l’Histoire de l’œil et L’Odeur du temps font déjà très bien. Nous ne sommes pas des concurrents ; nous souhaitons être complémentaires. »
Un lieu d’échanges et de rencontres
La philosophie des deux libraires se décline jusque dans l’architecture du lieu. Pour restaurer le local en ruine, ils ont fait appel au collectif d’architectes ETC - association œuvrant pour une nouvelle forme d’intégration de l’architecture en milieu urbain - qui a réalisé le mobilier et l’agencement. Le résultat est sobre et très fonctionnel.
Au fond de la librairie, une salle d’exposition, un bar et une petite terrasse poussent à la convivialité et à la flânerie : « L’idée est d’animer fortement le lieu, créer des évènements, faire parler du livre et donner de la voix aux idées que nous souhaitons défendre. Un petit coin café, c’est l’assurance de pouvoir créer des liens plus forts avec la clientèle ».
Pour l’instant, du fait de leur expérience du métier, les négociations commerciales se passent bien et les remises accordées semblent correctes. En attendant de mieux connaître la clientèle locale, certaines étagères ou tables ne sont pas encore installées. Et les caves seront prochainement restaurées.
Les fermetures de la librairie de l’Arbre et du Lièvre de Mars l’année dernière avaient laissé un vide dans ce quartier. Souhaitons que ce nouveau projet trouve sa clientèle et renforce durablement l’offre de livres à Marseille !