Villa Saint-Hilaire à Grasse, un centre de ressource : maisons, jardins et paysages

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La ville de Grasse, 50 000 habitants et 5e commune du département, a inauguré en mai dernier après 4 ans de fermeture la Villa Saint-Hilaire, bibliothèque patrimoniale et centre de ressource maisons, jardins et paysages. Installée dans un bâtiment des années 60 réhabilité par l’architecte Jules Rousseau, la bibliothèque conjugue patrimoine et lecture publique avec une offre culturelle et documentaire axée sur le rapport individuel entre l’homme et la nature. Afin d’ouvrir le patrimoine à tous, le choix a été fait de thématiser la bibiothèque en créant une collection de lecture publique : 8 000 titres en prêt, 15 000 en réserve, et des ateliers en prévision.

La bibliothèque de Grasse conserve aujourd’hui environ 90 000 monographies, dont des manuscrits et incunables. À cela s’ajoutent des titres de presse ancienne et contemporaine ainsi que de nombreux documents iconographiques (cartes postales, photographies, gravures, etc.). Peintures, aquarelles, monnaies, médailles, documents cartographiques et divers objets complètent ce fonds. Cette collection patrimoniale, qui s’étend du 12e siècle aux années 1970, s’articule notamment autour :

  • du fonds local relatif à la Provence orientale et à l’histoire de la parfumerie,
  • du fonds Henri Vendel, qui représente presque un demi-siècle de poésie avec environ 42 000 volumes issus du dépôt légal effectué entre 1950 et 1996 par la Bibliothèque nationale de France,
  • d’un fonds musical constitué de partitions manuscrites et imprimées, et de livrets d’opéra couvrant une large période, du 16e siècle au 20e siècle.  
  • d’une collection de papiers dominotés (ornés de motifs imprimés au moyen d’une planche de bois gravée ou d’une plaque de cuivre incisée, papiers utilisés au 18e siècle pour couvrir les livres brochés),
  • d’une collection de pipes constituée par la baronne Alice de Rothschild et léguée à la Ville de Grasse en 1927, qui comptabilise environ 450 pièces datées du 17e au 19e siècle. La bibliothèque a d’ailleurs bénéficié d’une aide du ministère de la Culture pour modéliser en 3D une pipe ainsi qu’une boîte d’allumettes.

Un écran accueille le public à l’entrée de la bibliothèque en diffusant la programmation culturelle ou la retransmission des grands événements sportifs. Suivent au rez-de-chaussée une salle d’actualité (une cinquantaine de périodiques en consultation), une salle d’exposition et un auditorium. À l’étage, une grande salle de travail et de consultation avec une vue imprenable sur la ville. Enfin, une salle spécialement aménagée permet de consulter les livres rares et précieux.
Sur 2 000 m2, tout a été pensé pour rendre les lieux conviviaux et accessibles : canapés, espace café, wifi, ordinateurs à disposition répartis dans tous les espaces publics, tablettes fournies pour la consultation des revues électroniques, prises électriques sous les tables de travail pour la recharge des appareils, automate de prêt, bornes et tables interactives. Ces dernières permettent de découvrir l’important travail de numérisation entrepris par la bibliothèque : pipes à fumer de la Baronne de Rothschild, papiers dominotés, gravures, etc. conservés par la Villa Saint-Hilaire.

La Villa Saint-Hilaire s’est en effet engagée depuis 2010 dans un plan pluriannuel de numérisation de ses collections. À ce jour, plus de 100 000 vues de documents imprimés, manuscrits et iconographiques ont été réalisées. Cette initiative a été encouragée et aidée par le ministère de la Culture (mission Recherche et Technologie) et par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ont été privilégiées les collections présentant un intérêt directement lié à l’histoire locale.
Trois médiathèques de quartier viennent compléter la Villa Saint-Hilaire (Plan de Grasse, Saint Jacques et Gare) en attendant l’ouverture en 2018 d’une bibliothèque de lecture publique en centre-ville. Cette médiathèque, dont l’activité sera centrée sur l’image, proposera des collections diversifiées, au-delà des supports traditionnels : jeux, œuvres d’art, abonnement à des revues électroniques, consultation sur place de films… ateliers en journée et en soirée, auditorium de 120 places et une grande salle d’exposition.

Le réseau de lecture publique est dirigé depuis 2007 par Yves Cruchet, ancien directeur du réseau du SAN Ouest Provence, assisté par Annie Garra, et s’appuie sur une équipe transversale d’une vingtaine de personnes.