Cantelire

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Un nom qui chante, une volonté tout terrain : l’association jarlandine met la lecture au centre.

Faire entrer les auteurs dans les écoles :

Pendant 8 ans, les trois créatrices de l’association - Monique Lecomte, bibliothécaire, Nicole Imber, institutrice, Geneviève Moreau, documentaliste -, ont développé des actions autour du livre en milieu scolaire : animations en classe (rencontres d’auteurs et d’illustrateurs, présentations de livres, de coups de coeur), ateliers-rencontres en direction des parents, formation-information des adultes-animateurs s’occupant d’enfants.
Elles ont ainsi pu obtenir l’agrément de l’Éducation Nationale qui leur a permis d’organiser des défis-lecture dans les écoles (maternelle/primaire/collège), au cours desquels 1 à 2 auteurs sont reçus chaque année. Parmi eux : Anne Herbauts, Thierry Lenain, Susie Morgenstern.

En 2001, l’association reçoit l’éditeur Thierry Magnier et l’illustratrice Katy Couprie à Sisteron en partenariat avec la Médiathèque de Château-Arnoux et la Bibliothèque de Sisteron.

En 2002, 200 élèves ont pu découvrir le travail de l’artiste Gabrielle Vincent (Ernest et Célestine). Une adaptation théâtrale de l’album La Naissance de Célestine donne lieu à un spectacle joué devant 800 enfants et pendant 1 mois, à raison de 2 à 3 fois par jour à la Médiathèque de Château-Arnoux et à la Bibliothèque de Sisteron ; une percée dans l’univers du Petit Poucet, rencontre avec Jean-Claude Mourlevat à l’appui, a par ailleurs été tentée.

En 2003, 10 classes de 6e et 10 classes de CM1, soit 800 élèves, ont pu participer aux défis-lectures.

Une action élargie en 2004/2005 avec le projet Dé… livres

Au départ axée sur le milieu scolaire, l’association entend aujourd’hui s’adresser à un public dit « empêché » en milieu rural ; en particulier grâce à la lecture à haute voix, qui permet un temps partagé pendant lequel on peut atteindre une grande qualité d’écoute.
Monique Lecomte a monté un projet de PELS (Projet d’Économie Locale et Solidaire) avec la Caisse d’Épargne pour des personnes chômeuses et Rmistes.
De même, un travail avec l’association Point Rencontre de Château-Arnoux est enclenché avec des lectures d’albums et de poésie à des femmes marocaines. De par sa formation en arts plastiques, Monique Lecomte s’intéresse en effet tout particulièrement à l’album.
Sans se déclarer spécialiste en lutte contre l’illettrisme, l’association vise à sensibiliser les non-lecteurs, ou ceux qui ont un rapport difficile à la lecture.
« Notre intervention se fait pour tout public, du plus petit au plus âgé, en associant parents et enfants le plus souvent possible car la famille est le fondement du lien social. Afin de garantir l’égalité des citoyens devant la culture, l’intervenant lit : aux personnes vivant dans des zones d’habitat dispersées, éloignées de tout grand centre culturel. Ces personnes peuvent être fragilisées en raison de leur éloignement physique (personnes handicapées, personnes âgées), géographique (femmes isolées), et vivent une marginalisation économique, politique et sociale ».
Une matinée par mois, Monique Lecomte intervient avec Christiane Amielh dans une crèche parentale de Sisteron pour l’association Clair de lune, et par l’intermédiaire de la DDJS, elle a animé en juillet un atelier de fabrication d’un livre à partir de Tout un monde, imagier de Katy Couprie.
Ce qui intéresse Monique Lecomte, c’est d’agir dans la durée, de faire passer des livres suffisamment riches pour ouvrir des portes à travers une double lecture par l’enfant et l’adulte.

Que ce soit avec l’association voisine Éclat de Lire à Manosque (avec laquelle Monique Lecomte souhaite créer des liens dans le cadre du Prix littéraire des ados du 04), avec Katia Veyan, responsable du secteur jeunesse de la Médiathèque de Château-Arnoux, avec la librairie l’Arbousier à Oraison, ou ailleurs avec l’ARPLE, Association de Recherche de Pratiques de la Lecture pour les Enfants (à Paris), l’association Passerelle (dans l’Indre) ou l’association ACCES Armor, toutes deux axées sur la petite enfance, Monique Lecomte sait combien le partage des expériences est précieux.
Elle cite en exemple « Souris verte » en Auvergne, centre de ressources financé par la fondation de la Caisse d’Épargne : une conteuse, un spécialiste en informatique, un animateur d’atelier d’écriture traversent cette région en bus itinérant.

Bénévole depuis 20 ans, Monique Lecomte souhaite aujourd’hui, avec ce projet
Dé… livres, financer l’achat d’un véhicule et créer un poste afin de montrer que l’on peut professionnaliser l’action lecture dans le milieu rural.