De la Colline à l'Orange bleue, la librairie orangeoise résiste !

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La librairie Colline, située dans la ville d’Orange, a changé de propriétaire, de nom… mais pas d’esprit.

Petit rappel historique

Connue pour son engagement et son professionnalisme, la librairie créée par l’instituteur René Turc et sa femme, fondateurs par ailleurs des éditions Grandir, avait déjà été reprise par Marcelle Capiaumont et son mari dans les années 80.
Après le passage de la municipalité à l’extrême droite, la librairie s’est engagée dans une démarche militante, connue dans la ville bien sûr, mais aussi dans l’ensemble de la région.
Pas seulement engagée politiquement, cette librairie de premier niveau faisait le pari de la proximité et du rayonnement : marché avec la BDP des Alpes-de-Haute-Provence, création d’une structure de diffusion pour les petites maisons d’édition de la région… Après dix-huit ans d’un travail fervent, la librairie connaît un certain succès, mais des raisons personnelles poussent les propriétaires à la céder. Elle est vendue en mars 2004.

C’est un couple parisien d’adoption qui reprend la librairie : Gilles Taillardas, ancien directeur de collection pour les éditions Dakota, désirait se désengager du milieu éditorial mais pas du secteur du livre.
Pourquoi cette librairie? Contrairement à l’habituelle ritournelle, ce n’est pas le soleil qui le fait descendre dans le Sud de la France. Bretons d’origine, le couple désirait simplement quitter Paris.

L’âme de la librairie, au grand bonheur des lecteurs, perdure : ambiance familiale, militantisme, qualité de l’offre, la librairie change de nom mais pas d’esprit !
Les nouveaux propriétaires donnent un nouveau souffle à l’entreprise.

Pourquoi ce nom ? L’Orange bleue évoque à la fois le jeu de mot, et renvoie par ailleurs à Paul Eluard, Paul Valéry et Tintin ; un grand écart dans l’essence même des mots, des symboles et des significations.

Cette librairie généraliste développe les rayons jeunesse et bande dessinée, de part leur histoire dans la librairie et dans la ville, comme le célèbre salon BD d’Orange.
Parce qu’une librairie représente « un relais de la culture et de l’information de la Culture », Gilles Taillardas entend bien s’investir dans les livres scolaires et parascolaires, même si ceux-ci demandent un travail délicat et conséquent.
L’adhésion à l’association Libraires du Sud est maintenue, et permettra dans un avenir proche de proposer aux lecteurs des rencontres et débats autour d’auteurs invités par l’association.

Aujourd’hui la librairie compte douze mille références, deux employés à temps plein, et un lourd travail de reprise dans un environnement particulièrement hostile.
Le flambeau est donc transmis, à charge maintenant de maintenir la flamme allumée.