L'historien Paul Veyne nous a quittés

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Le spécialiste de l’Antiquité grecque et romaine s’est éteint à l’âge de 92 ans le 29 septembre dernier, après une carrière à l’Université de Provence, à l’École pratique des hautes études et au Collège de France.

Comme Obélix, il ”tombe” dans le monde antique tout à fait par hasard, lors d’une promenade sur les terres aixoises. En foulant un fragment antique, un univers s’ouvre à lui. Pendant la guerre, l’adolescent s’abrite dans le musée archéologique de Nîmes et y déchiffre toutes les inscriptions latines. Lui, pourtant issu d’une famille vigneronne et pétainiste, devient l’intellectuel communiste, normalien et agrégé de grammaire que l’on connaît.

C’est à l’École française de Rome qu’il s’intéresse à la pratique importante pour l’empereur ou les notables, qui consiste à dépenser énormément pour obtenir, justifier ou reconquérir leur place dans la société. Sa thèse sur l’évergetisme Le pain et le cirque paraît en 1976.

Il est l’auteur d’autres ouvrages majeurs comme Comment écrire l’histoire (Seuil, 1971) ou Les Grecs ont-ils cru en leurs mythes ? Grand ami de René Char et de Michel Foucault, il leur rend hommage dans René Char en ses poèmes (Gallimard, 1990) et Foucault, sa pensée sa personne (Albin Michel, 2008). Ses derniers livres sont édités chez Albin Michel : Quand notre monde est devenu chrétien (2006) ; Mon musée imaginaire, ou les chefs-d’œuvre de la peinture italienne (2010), L’Énéide (2012) ; Et dans l’éternité, je ne m’ennuierai pas (2014) ; Palmyre, l’irremplaçable trésor (2015). Enfin, en 2020, Robert Laffont sort un recueil de ses textes sous le titre Une insolite curiosité. Comment mieux honorer sa mémoire qu’en le lisant ou le relisant ?                         

 

Bandeau de quatre livres de Paul Veyne.