La jeunesse sous les feux de la rampe
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Pour la 11e année consécutive, le prix Godot fait découvrir le théâtre contemporain jeunesse à plus de 550 collégiens et lycéens de la région.

©CDDV
Créé en 2013 dans le Vaucluse à l’initiative de l’association Les Nuits de l’Enclave et de la Délégation académique pour l’art et la culture, ce prix littéraire a élargi son périmètre au fil des ans. Aujourd’hui piloté par le Centre dramatique des villages du Haut-Vaucluse (CDDV), il est ainsi porté par des scènes conventionnées dans d’autres territoires : La Criée - Théâtre national de Marseille dans les Bouches-du-Rhône ainsi que les Théâtres La Passerelle et du Briançonnais (depuis cette année) dans les Hautes-Alpes. Des partenariats qui permettent un véritable relai et suivi des actions auprès des élèves de ces départements, en 3e et au lycée.
Au CDDV, c’est Caroline Maffre, responsable de la programmation jeunes publics et EAC, qui coordonne le projet depuis deux ans, selon un calendrier précis. Les appels à projets pour les établissements participants sont lancés en mai, après la sélection des trois œuvres par un comité de lecture – composé essentiellement d’enseignants et des intervenants partenaires. À partir de la rentrée scolaire de septembre, les vingt classes retenues découvrent les titres. En janvier, elles ont l’occasion d’assister à une lecture effectuée par des comédiens. Après « une journée des ambassadeurs » pendant laquelle des porte-paroles de chaque groupe se retrouvent dans une ville pour échanger sur les ouvrages et choisir un lauréat, les ateliers artistiques commencent pour quelques semaines. Les collégiens et lycéens préparent ainsi une petite représentation qu’ils donneront en avril, lors d’un temps de restitution en compagnie des auteurs de la sélection.
Pour l’anniversaire de la première décennie du prix en 2024, c’est Geoffrey Dahm, qui a été récompensé par les jurés pour sa pièce Il aurait fallu qu’on nous sauve (Éditions Les Bras nus). L’occasion pour lui d’obtenir le financement d’une résidence d’écriture.
Cette 11e édition est composée des textes de trois autrices qui abordent, entre autres, des sujets délicats tels que l’inceste et le suicide. Avec Rest/e, Azylis Tanneau propose une intrigue familiale dans laquelle est évoqué le sujet de l’intelligence artificielle et la façon dont elle peut s’intégrer dans nos sociétés. Dans Peau d’Âne la fête est finie, Marie Dilasser reprend le conte de Perrault avec une certaine acidité. Enfin, Camille Nauffray propose avec Évaporation une réflexion autour de la place de la figure maternelle dans la famille japonaise. De belles propositions, qui n’ont, sans doute pas laissé les jeunes lecteurs indifférents. Cette année, la journée de délibération se tiendra le vendredi 7 février. La remise du prix 2025 aura, quant à elle, lieu en trois temps : le lundi 24 mars à la Cigalière à Bollène, le lundi 31 mars au Théâtre de La Criée à Marseille et le mardi 1er avril 2025 au Théâtre de La passerelle à Gap.