Sudarènes Éditions a 15 ans

Publié le

Fondée en 1997, la maison hyéroise Sudarènes compte près de 250 titres à son catalogue de genres variés allant du régionalisme à la science-fiction et une offre numérique diffusée dans le monde entier.

Après une carrière dans l’édition de jeux vidéo à Paris, David Martin décide de devenir éditeur de livres dans le Var, son département natal. À Fréjus, il crée les éditions Sudarènes avec un ami libraire et leur premier titre est un succès : « Nous avons fait un pari risqué en imprimant 3 000 exemplaires d’un beau-livre sur la céramique d’art, mis en vente à 69 euros. Mais ça a marché, on en a vendu 1 000 tout de suite ! L’auteur Jean-Claude Martin a vraiment porté son livre et nous avons ensuite pu construire une collection. » La ligne éditoriale tendait à valoriser le patrimoine varois et régional et les auteurs locaux. Mais un creux dans les ventes a poussé à l’élargissement du périmètre et des contenus.

En 2010, la structure déménage à Hyères. L’ambition est de devenir plus généraliste, et gagner en notoriété. « C’est une figure de Fréjus, François Léotard, qui a permis à la maison d’édition de prendre son envol, d’obtenir son premier JT, de se faire connaître de la presse et de trouver un diffuseur. Nous avons ensuite continué à publier des essais, des romans, des polars et nous nous sommes ouverts progressivement à la SFFF (Science-fiction, Fantasy, Fantastique). Changer la ligne éditoriale pour une grande hétérogénéité du catalogue a peut-être nui à notre communication, notre reconnaissance et notre visibilité », explique David Martin.

Car si les éditions Sudarènes sont fières de l’adaptation du livre de Christian Iacono Le Mensonge par France 2 avec Daniel Auteuil en tête d’affiche, elles sont déçues du manque de présence de l’ouvrage dans les rayons au moment de la sortie du film : « Compte-tenu de la nature de nos publications en SFFF, les libraires n’ont peut-être pas suffisamment cru au livre à ce moment-là. D’autres nous ont dit que la publication était trop ancienne - trois ans ! En plus c’est plutôt rapide pour une adaptation. Cela nous a fait repenser notre ligne éditoriale et nous nous sommes réorientés complètement vers l’univers SFFF. »

Pour ne plus brouiller la communication entre ses lecteurs généralistes et les fans de SFFF, la structure a donc choisi de constituer deux sites distincts dédiés aux deux univers. La structure laisse à nouveau une place au patrimoine départemental pour ses presque 15 ans : « nous relançons une collection sur des personnages du Var et des faits marquants dans le département. Nous souhaitons renforcer notre ancrage local et mieux travailler avec les libraires de la région. Les petites maisons ont vraiment besoin de la solidarité des libraires en ce moment. »

Habituellement présente sur de très nombreuses conventions de Gamers et salons du livre où l’univers SFFF est valorisé, Sudarènes se trouve aujourd’hui très éloignée de son public et malgré de gros efforts numériques, peine à combler ces pertes : « c’est le lieu où l’on rencontre de nouveaux lecteurs, où nos auteurs sont présents, où on peut sentir les tendances et avoir le retour du public. Sans ces salons, difficile de tenir la maison ! »

La maison développe également depuis de nombreuses années des livres numériques. La crise a complètement déséquilibré le modèle et fait qu’aujourd’hui la maison vend plus en format numérique qu’en format papier. Distribués par Primento, les livres de la structure sont présents dans plus de 10 000 librairies numériques à travers le monde, certains titres apparaissent dans les meilleures ventes de ces pays : « Nous sommes très heureux de ces succès, mais souhaitons  surtout retrouver très vite le contact du public et les salons. Nos maisons et nos auteurs en ont besoin ! ».