3 questions à... Nina Almberg
Publié le
L’Agence vous propose de découvrir régulièrement des écrivains, dessinateurs, traducteurs… qui vivent et travaillent en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nina Almberg, toute jeune autrice qui habite aujourd’hui à Marseille, a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses.
Je viens de publier ma première bande-dessinée, Quatre vies de Mario Marret, en collaboration avec la dessinatrice Laure Guillebon (Steinkis, 2023). Il s’agit du portrait d’un cinéaste militant, né en 1920 et mort en 2000 qui a aussi été espion, anarchiste puis communiste, explorateur polaire, allié des peuples dans les guerres de décolonisation en Algérie et en Guinée et psychanalyste. Mario Marret a également construit un catamaran, seul, dans une grange du Luberon, pour en faire un bateau infirmerie pour la guérilla de Guinée-Bissau. Ce voilier a fini échoué sur l’étang de Berre. J’ai également le projet d’écrire un nouveau livre, entre fiction et documentaire, qui imagine le destin de ce catamaran, sur l’étang et dans le golfe de Fos. L’idée est de questionner le rapport entre utopies passées et le désastre écologique en cours, à travers le cas emblématique de la zone industrialo-portuaire de Fos, avec le bateau de Mario comme personnage principal.
Lorsque j’étais enfant, je rêvais d’être l’héroïne de la saga Harry Potter. Quoi de plus excitant que de recevoir un jour une lettre annonçant qu’il existe un monde parallèle, qu’on en fait partie, qu’il est plus désirable que celui que l’on connaît et qu’il y a une super école pour y étudier ? Vraiment, pour moi, c’est le rêve absolu. Je crois qu’il ne m’a pas encore totalement quitté… J’ai d’ailleurs lu chacun des tomes d’Harry Potter une dizaine de fois. J’aime quand les romans nous donnent à croire qu’un autre univers est possible ou nous inspirent pour en imaginer d’autres.
Ma librairie rêvée est chaude et rouge. Les livres y reposent sur des étagères en bois massif qui n’arrivent pas jusqu’au plafond, sinon, on ne pourrait pas les voir. Elle sent le café. Elle a une grande baie vitrée par laquelle on peut voir la mer. Elle est généraliste, et vend également quelques journaux. Elle contient des œuvres pointues et des classiques. Il y en a beaucoup sur table pour que l’on puisse les admirer plus facilement. Elle donne envie de passer sa nuit à lire pour passer à l’action le lendemain matin. Elle est un refuge et une aventure en même temps.