Elle a ouvert ses portes en avril 2023, face au cinéma. Un moment que Sarah Giacopelli, pertuisienne de naissance et novice dans ce secteur, a longuement préparé ; accompagnée et soutenue dans sa création d’entreprise (EURL) par le réseau associatif Initiative Pays d’Aix.
Le local, de 90 m², dont 70 m² accessibles au public, est lumineux et tout en longueur.

Au fond, un bel espace lecture, dont on peut profiter à l’heure (3,50 €/heure) ou via un forfait (de 50 € les 20 heures à 230 € les 100 heures). Inspiré du concept de « mangas café japonais » (Manga Kissa, lieu où les japonais peuvent vivre hors du monde, se doucher, dormir ou geeker sans fin), Sarah a créé un coin « bibliothèque » confortable avec des poufs et des canapés. Thé et café sont en libre-service, le tout dans une jolie décoration rappelant le Pays du Soleil-Levant (grand mur d’image imprimé sur mesure, petits objets japonais…).

Plus de 2 000 mangas (des titres moins commerciaux, certains épuisés…) ou encore quelques jeux de plateau sont disponibles pour ceux qui souhaitent faire une pause. On vient ici avant tout pour découvrir des séries et les coups de cœur de la libraire ou de clients qui ont fait don de leurs ouvrages. Dans les années à venir, l’espace devrait prendre encore une autre dimension avec des ateliers (apprendre à écrire en japonais, mangas), rencontres avec des mangakas ¹, nuit One Piece, partenariat avec le cinéma…

Outre les livres à consulter sur place, la librairie propose à la vente un grand fonds mangas composé de 3 500 références. Les étagères reflètent “l’esprit collection” voulu par la créatrice du lieu. Passionnée depuis toujours, elle se démène pour dénicher des éditions collector, ou vendre quelques Shonen Jump², exemplaires uniques miraculeusement ramenés du Japon. Les ouvrages sont rangés par “public” selon le fonctionnement japonais (averti, adultes, jeunes adultes puis jeunes garçons et jeunes filles) et par séries. Compte tenu des différences culturelles entre l’Europe et l’Asie, une médiation spécifique reste nécessaire pour les représentations de la violence, du dénuement, du corps… Sarah Giacopelli accompagne d’ailleurs chaque achat de précisions, voire d’avertissements, si nécessaire.

Puisque le lieu s’appelle Quartier OTAKU (qui désigne au Japon une personne se consacrant à des activités mangas, dessins animés, jeux vidéo), il a été aménagé par “divisions” distinctes et propose des ilots avec des figurines et des produits dérivés (cartables, sweats, cartes Pokémons japonaises…), du snacking/boissons et des articles de KPOP et JPOP. Avec un chiffre d’affaires 50/50 entre livres et goodies, le panier moyen se situe à 25 €. PassCulture actionné, les jeunes lecteurs sont nombreux et se sentent “comme chez eux”.

Depuis 5 mois les clients prennent doucement leurs habitudes, et réservent un accueil enthousiaste à ce nouvel endroit de découverte de la culture japonaise.