État des lieux des relations entre auteurs et éditeurs
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En avril 2025, la Société civile des auteurs multimédia et la Société des Gens de Lettres ont dévoilé le 10e baromètre des relations entre ces deux catégories de professionnels.
Ces chiffres-clés 2025 sont le résultat d’une enquête menée auprès de 1768 autrices et auteurs (dont 57 % de femmes, 42 % d’hommes et 1 % qui ne se prononce pas) avec la participation de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et du SNAC BD. L’état des lieux s’accompagne d’un bilan récapitulatif depuis 2009 et fait apparaître les évolutions parfois peu significatives sur des points importants tels que le salaire ou les contrats.
Pour 20 % des autrices et auteurs, les contrats pour les droits des publications papier sont très rarement ou jamais clairs et explicites ; ce taux atteint 41 % lorsqu’il s’agit des droits numériques et 51 % pour les droits dérivés. Près de la moitié (42 %) font appel à un avis extérieur pour décrypter les documents.
Pour 89 % des personnes interrogées, les droits d’auteur sont calculés sur la base du prix public hors taxe de l’ouvrage papier. Le taux de rémunération médian est de 8 % pour l’exploitation papier, tous genres confondus, et de 7 % pour le livre numérique. Comme en 2009, 19 % des répondants touchent moins de 5 % de droits pour le livre papier. Ces chiffres varient fortement selon les genres puisqu’ils concernent seulement 8 % des écrivains de littérature générale, mais 47 % des créateurs d’albums jeunesse.
Un quart des auteurs et autrices ne perçoivent toujours aucun à-valoir. On note cependant une amélioration, car ils étaient 34 % en 2009. Concernant leur rétribution, 68 % des professionnels affirment que leur dernier contrat est inférieur à 3 000 €, sans changement depuis 2009.
14 % des sondés ne reçoivent toujours pas les redditions de comptes, 23 % estiment qu’elles ne sont jamais compréhensibles et 28 % qu’elles ne sont jamais complètes. Pour 18 %, elles ne sont d’ailleurs pas suivies du versement des droits dus. Enfin, 58 % disent avoir déjà écrit à leur maison d’édition pour en réclamer le paiement.
Les autrices et auteurs sont 31 % à trouver que la relation avec leurs éditeurs s’est dégradée au cours des trois dernières années, et 52 % envisagent de faire appel à une commission de médiation pour le règlement amiable des litiges, comme le prévoit la loi de 2015.
Concernant la perception du travail de l’éditeur, ils sont 60 % à être globalement contents, même si le taux de satisfaction est plus important pendant la collaboration (travail de création, contrats) qu’après (reddition des comptes, paiement des droits, promotion et diffusion).