Faire parler les cartes : l’Atlas des bibliothèques territoriales

Publié le

La direction générale des Médias et des Industries culturelles a publié début 2024 cette synthèse qui dresse pour la première fois un portrait cartographique de la lecture publique en France à partir des informations recueillies par l’Observatoire de la lecture publique. Plus de 130 pages de cartes et de données font le bilan des points forts et des faiblesses de chaque territoire : un outil précieux qui pourra à terme orienter les politiques publiques locales.

Les bibliothèques sont les premiers équipements culturels au plus près des populations. Leur maillage dense, nettement visible dans l’Atlas, démontre que 60 % des Français en bénéficient. Sont ainsi comptabilisées 15 500 structures, qui couvrent 40 % des communes, soit 23 pour 100 000 habitants, ce qui signifie que plus de huit personnes sur dix résident dans une municipalité équipée. Les zones urbaines sont certes mieux pourvues, mais un tiers des villages disposent d’un établissement de lecture publique, desservant ainsi 22 % de la population.
L’Île-de-France, la Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Pays de la Loire, la Réunion et la Guadeloupe sont les régions les mieux loties : 93 % de leurs résidants vivent dans une commune équipée, contre 85 % en moyenne nationale. Néanmoins, la qualité des services proposés peut varier très fortement selon les lieux.

Sont ainsi répertoriés :

  • 3 635 établissements majeurs, situés dans les grands pôles urbanisés du territoire métropolitain ;
  • 3 233 établissements de taille moyenne, qui renforcent l’offre urbaine et péri-urbaine ;
  • 7 131 points d’accès au livre, répartis dans l’ensemble du pays, en particulier dans les zones rurales.

Plus de 4 millions de m2 de surface de lecture

La superficie moyenne d’une bibliothèque est évaluée à 282 m2, ce qui porte le total national à 4,3 millions de m2 de surface. Les équipements peuvent être récents comme très anciens et vieillissants. En effet, plusieurs vagues de construction sont à distinguer. Elles sont au nombre de trois selon l’Atlas :

  • de 1945 à 1985, période de reconstruction après-guerre ;
  • de 1986 à 1999, date de la création de la Dotation générale de décentralisation, qui donne une grande impulsion nationale aux constructions financées par l’État ;
  • de 2000 à 2020, qui correspond aux nouveaux établissements.

Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’un des territoires ayant le plus construit au cours de la dernière période (58 % des structures).

Leur réseau est dense, leur superficie totale, importante ; qu’en est-il du temps d’accès à ces structures ? 2,2 millions de Français n’ont pas d’établissement de lecture publique à moins de dix minutes en voiture de chez eux. 89 % de cette population non desservie réside en milieu rural ; toutefois, 66 secteurs de plus de 1 000 habitants/km2 sont concernés, dont certains arrondissements de Marseille.
L’amplitude moyenne d’ouverture hebdomadaire d’une médiathèque urbaine est de 20,2 heures, contre 9,3 heures en zone rurale – soit une moyenne nationale de 12 heures. Sur l’espace côtier de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la moyenne est de plus de 30 heures/semaine.
10 368 établissements sont accessibles aux personnes à mobilité réduite (loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la citoyenneté et la participation des personnes handicapées), soit 77 % en milieu rural et 82 % en ville. Et 43 % des lieux de lecture desservant plus de 2 000 habitants proposent des collections adaptées aux publics en situation de handicap.

En France, le personnel des bibliothèques se compose à 66 % de bénévoles – davantage en milieu rural – et de 34 % de salariés – majoritairement en zones urbanisées. Des contrastes sont tout de même à signaler : Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France comptent 60 % de salariés.
En moyenne, on dénombre huit agents par établissement.
Les dépenses salariales moyennes par an et par département sont évaluées à 5 513 231 €.

À lire aussi