Il en va de même pour les traducteurs littéraires qui se voient proposer des textes pré-traduits via l’outil DeepL, ce qui induit des droits d’auteurs plus bas. Ces professionnels et leurs principales association ATLF, ATLAS, l’ATAA1 exigent plus de transparence des éditeurs. Dans un argumentaire très détaillé, ils rappellent ce que représente, une traduction littéraire réalisée par des humains : « on ne traduit pas des mots, mais une intention, des sous-entendus, l’équivoque, ce qui n’est pas dit et pourtant existe dans les plis d’un texte littéraire ».
L’IA est en perpétuel apprentissage, elle modifie son code informatique à mesure qu’elle est alimentée. « Elle n’est pas intelligente mais imite un comportement humain en pillant ce que l’humain a créé ». C’est pourquoi les traducteurs demandent un changement de terminologie en parlant de « sortie machine » plutôt de que de « traduction automatique » ou de « pré-traduction ».
La Ligue des auteurs a publié également un argumentaire pour une meilleure régulation des IA et un renforcement de la protection des auteurs et autrices dont les métiers sont gravement menacés. Elle rappelle que : « les IA génératives de textes et d’images fonctionnent en utilisant de manière illicite des contenus protégés au titre du droit de la propriété intellectuelle. Elles constituent une menace extrêmement inquiétante pour les auteurs, les ayants droit et titulaires légitimes de droits ».
Le Conseil permanent des écrivains (CPE) salue, quant à lui, la création d’un groupe d’experts issus du secteur culturel au sein du Conseil stratégique de l’intelligence artificielle. Un comité qui a pour objectif de guider le gouvernement dans ses décisions concernant l’IA.
Le domaine de l’information est touché depuis plus longtemps encore par le développement des fakes news et des photos truquées, reportages… générés par les IA. C’est pourquoi, aujourd’hui, des centaines d’experts (ingénieurs, universitaires…) ont demandé une pause de six mois dans la recherche sur les intelligences artificielles jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, en évoquant « des risques majeurs pour l’humanité ».
Le sujet, à peine effleuré ici, est en perpétuelle évolution et fera l’objet d’autres articles dans les mois à venir.