Le SNE s'engage pour l'environnement

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En octobre 2021, alors que les dirigeants du monde entier s’apprêtent à se réunir pour la conférence internationale sur les changements climatiques (COP26), le Syndicat national de l’édition (SNE) publie une Charte environnementale de l’édition de livres.

Réalisé par la commission Environnement et Fabrication du SNE, ce guide de bonnes pratiques s’adresse aux acteurs de la chaîne du livre. Il remet en question les usages actuels et propose des solutions techniques et logistiques pour encourager la réduction de l’empreinte écologique à toutes les  étapes de fabrication d’un livre : la conception, le choix du papier, l’impression et le façonnage, la promotion, la diffusion, la distribution et le recyclage en fin de vie. Une partie est également consacrée au livre numérique et à son impact environnemental important.

Pour élaborer ce document, la commission s’est basée sur les objectifs de développement durable décrits dans le Pacte des éditeurs de l’ONU  (lien en anglais), dont le SNE est signataire depuis mars 2021. Celui-ci engage les éditeurs sur des sujets tels que la préservation des écosystèmes terrestres, une consommation, une production responsable et la lutte contre les inégalités.

Les chiffres disséminés au fil des pages permettent d’établir un constat sur les actions déjà mises en place dans le milieu de l’édition, notamment pour limiter la consommation de papier :

  • en 2018, 95 % du papier acheté par les éditeurs interrogés par le SNE est certifié PEFC ou FSC, ou recyclé. Ce taux était de 88 % en 2013;
  • 100 % des ouvrages mis au pilon sont recyclés;
  • 74 % du bois utilisé dans la fabrication de la pâte à papier provient des coupes d’éclaircies, nécessaires à l’entretien des forêts. 26 % proviennent des chutes de l’activité de scierie ;
  • en 2018, l’étude du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) sur les albums de jeunesse français imprimés en Asie révèle qu’il n’y a aucune trace de bois d’origine illégale dans les livres analysés (plus de 100 échantillons de papiers testés) ;
  • toujours en 2018, selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’édition de livres représente 6,4 % de la consommation totale de papiers graphiques en France (environ 200 000 tonnes).

Mais les chiffres ne sont pas tous satisfaisants et des points d’amélioration sont identifiés. La distribution et la diffusion des ouvrages sont en ligne de mire : il est précisé que « le transport des ouvrages invendus du point de vente vers le centre de distribution, appelé “flux Retour”, représente environ 21 % du “flux Aller”. Le taux de pilon sur les livres invendus atteint environ 13 % du flux Aller. De même, « en moyenne, on estime qu’un représentant effectue plusieurs dizaines de milliers de kilomètres par an pour garder un contact efficace avec son portefeuille de clients. »

La Charte prodigue 11 bonnes pratiques à mettre en place pour ancrer une démarche éco-responsable et donne 4 indicateurs pour permettre aux éditeurs de mesurer leurs progrès chaque année. Ils sont encouragés à récolter des données sur la certification du papier acheté et sa consommation, sur les flux aller et retour des ouvrages dans le circuit de distribution et enfin sur les actions de sensibilisation effectuées au sein même de l’équipe.
Idéalement, ces données seraient transmises au SNE à titre informatif mais aideraient aussi à la création d’un « calculateur Bilan Carbone » qu’utiliserait la filière pour connaître le taux d’émission CO2 par maison d’édition et par livre.