Le vaisseau "niqui causse" embarque les jeunes

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Spécialisée en poésie, la maison d’édition Éric Pesty, propose depuis le mois de janvier, une revue qui donne la parole aux nouvelles générations d’autrices et d’auteurs : niqui causse.

Impression d'un livre dans la maison d'édition Eric Pesty.

Depuis 2005, l’association marseillaise poursuit une ligne éditoriale ambitieuse et engagée : faire découvrir au public la poésie des marges, une écriture différente et singulière qui invente autant qu’elle fait réfléchir. Pour diffuser au mieux cette littérature, elle n’a cessé de se renouveler.

En 2012, l’atelier “L’annexe typographique” est développé avec l’installation de presses mécaniques datant du 20e siècle. Celles-ci permettent de composer et d’imprimer en interne une partie des publications. Dix ans plus tard, l’éditeur Éric Pesty choisit le diffuseur-distributeur Serendip-livres, qui a à cœur la défense des librairies de proximité, pour représenter son catalogue.
“Nous essayons de mettre en place un écosystème et de faire les choses de manière vertueuse et artisanale. Avec l’atelier par exemple, nous ne produisons pas de déchets. Il n’y a pas de chutes de papier, ni de plastique et nous consommons peu d’électricité. C’est aussi une réponse aux problématiques écologiques actuelles”, explique l’éditeur.


D'une génération à l'autre

Les livres sont répartis en deux collections, « Les brochés » et « Les agrafés », auxquelles viennent s’ajouter deux revues : K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. et niqui causse.

Publiée depuis 2012 et dirigée par Jean Daive, K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. interroge le langage avec des poèmes singuliers qui se rejoignent par une réflexion et une esthétique communes. Elle est disponible en librairie.

Avec niqui causse, l’éditeur souhaite ouvrir son catalogue à une nouvelle génération de poètes, qui viendrait prendre place aux côtés des autrices et auteurs nés au siècle précédent. Son directeur de publication, Luc Bénazet, en a d’ailleurs repéré certains via le réseau social Instagram et décrit cette “lettre semestrielle” ainsi : « C’est un petit vaisseau habile à manier pour explorer ce que nous pouvons par des moyens verbaux dans l’infinie violence qui nous est faite et, si le verbal est bien une institution de l’existant, pour explorer ses ruines, ses fêtes. »

Parution expérimentale et de recherche, elle offre donc une « embarcation » aux jeunes pour déconstruire le monde étrange dans lequel ils vivent et qui est soumis à différentes urgences et contradictions. Elle est imprimée par deux jeunes femmes, Évane Priou et Célie Miloch, qui sont étudiantes en école d’art à Marseille et qui ont récemment été formées à l’utilisation des presses mécaniques.

niqui causse est publiée deux fois par an et en petit tirage (250 exemplaires). Son format simple et fin (A3 plié en six) permet de la faire entrer facilement dans une enveloppe, ce qui est pratique quand on sait que la diffusion se fait par… courrier postal. De sa ligne éditoriale à sa diffusion, en passant par l’impression, elle illustre à la perfection la lutte des générations et des technologies.