Les Chiffres-clés de la culture 2024
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Chaque année depuis 1991, le ministère de la Culture et son Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) publient Chiffres clés. Statistiques de la culture et de la communication 2024. Une étude apportant de nombreuses informations pour comprendre les enjeux liés au secteur culturel. L’édition 2024 s’appuie sur les données 2023 et prend également comme références des chiffres antérieurs.
Le budget du ministère de la Culture pour 2024 s’élève à 4 milliards d’euros. Il est stable par rapport aux crédits dépensés en 2023.
Son financement est porté par les ménages et entreprises ainsi que par l’État et les collectivités territoriales :
- soit par des dépenses directes (achats, subventions),
- soit au moyen de dispositifs spécifiques, essentiellement fiscaux (redevances, taxes, déductions, exonérations),
- soit par le biais d’achats de prestations connexes, par exemple publicitaires,
- ou encore par le mécénat.
Concernant plus particulièrement le monde du livre, quels sont les chiffres-clés principaux mis en avant dans cette analyse ?
Depuis un certain temps, ce secteur connaît des hauts et des bas. Après une chute en 2020 due à l’épidémie de Covid 19, un net rebond en 2021 et une légère baisse en 2022, le nombre de nouveaux titres et de nouvelles éditions1 proposés par les éditeurs diminue fortement en 2023. Il décline de 5 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 63 600 nouveaux ouvrages, son plus bas niveau depuis dix ans (hormis celui de 2020). D’après l’enquête annuelle réalisée par le Syndicat national de l’édition (SNE), les réimpressions sont elles aussi en baisse. C’est également le cas du nombre de tirages moyen qui, en 2023, est inférieur d’un quart par rapport à 2013 (nouveautés et réimpressions confondues).
En 2023, les achats d’ouvrages demeurent légèrement supérieurs à ceux enregistrés avant la pandémie. Le CA des éditeurs suivis par le SNE épouse la même évolution. Depuis 2020, la publication numérique, quant à elle, stagne à un peu moins de 10 % du CA des maisons d’édition.
Durant l’année 2022, l’acquisition des livres de poche a progressé (+20 % en 2021 contre +24 % en 20222). La hausse des prix, bien que moins forte pour la littérature que pour l’ensemble des biens et des services hors énergies, a renforcé cette tendance, moins onéreuse pour les consommateurs. De même, elle a sans doute contribué à un nouvel essor du marché de l’occasion : son développement pendant la crise sanitaire reprend et s’accentue. En 2023, 13 % de la population a acheté au moins un titre d’occasion.
53 % des habitants de l’Hexagone n’ont pas acheté d’ouvrages neufs durant l’année 2023. Ils étaient 48 % en 2013. Le pourcentage de personnes ayant acquis de 5 à 11 livres décline de 16 % à 13 % en dix ans, tandis que celui ayant acheté de 1 à 4 livres baisse plus nettement, de 25 % à 21 %.

La proportion d’ouvrages vendus dans les grandes surfaces a largement augmenté en dix ans. Elle est passée de 41 % en 2013 à 46 % en 2023. Les acquisitions sur internet ont également fortement progressé au point de représenter 22 % des achats de livres imprimés en 2023, contre 18 % en 2013. La part de marché des librairies est elle aussi en hausse, mais dans une moindre mesure : de 21 % à 23 % en dix ans. Toutes ces transformations ont pour contrepartie une chute des ventes par correspondance, courtage ou par l’intermédiaire d’un club.
En dix ans, ces deux genres ont connu un vif engouement, si bien que leur part dans ces achats a augmenté de dix points (13 % en 2013 contre 23 % en 2023). Une évolution qui n’a pas ou peu pénalisé le livre jeunesse, dont la part reste stable. La fiction, en léger repli durant les années 2021-2022, retrouve en 2023 son niveau d’avant la crise sanitaire (36 %). En revanche, les encyclopédies et dictionnaires, les livres d’actualité, d’histoire, d’humour, de vie pratique, les essais, les beaux livres et les biographies rencontrent beaucoup moins de succès.
Selon l’Observatoire de la lecture publique, les prêts d’ouvrages ont bondi de 10 % en 2023 par rapport à l’année précédente, dépassant ainsi de 4 % les résultats de 2019. En revanche, en 2023, les dépenses d’acquisition de livres imprimés enregistrent un recul de 2 % par rapport à 2022 et demeurent inférieures à 4 % par rapport à 2019.
Ce sont principalement les enfants qui fréquentent ces structures : 39 % de jeunes de moins de 15 ans, alors qu’ils représentent seulement 17 % de la population. C’est d’autant plus notable que les bibliothèques sont particulièrement présentes dans les territoires ruraux, dont la population est en moyenne plus âgée qu’en ville. Un signe plutôt encourageant et positif pour les années à venir.
1 Cette production éditoriale commercialisée recensée dans la base Électre exclut les titres publiés à compte d’auteur ou imprimés à la demande ainsi que l’auto-édition.
2 Les données concernant le livre de poche pour l’année 2023 ne sont pas encore disponibles.