Les métiers du livre passés au crible... pendant 25 ans

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Le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation du ministère de la Culture a publié un rapport sur l’évolution de l’emploi dans les professions culturelles entre 1995 et 2019. Il dresse notamment un portrait des différents professionnels et constate une forte augmentation des effectifs en 25 ans. Mais qu’en est-il plus spécifiquement pour le secteur du livre ?

L’étude stipule que le nombre de journalistes, cadres de l’édition, auteurs et traducteurs est à la hausse : 93 200 en 2019 contre 68 600 en 1995. Contrairement aux cadres et techniciens de l’archivage, de la conservation et de la documentation qui sont de moins en moins nombreux : 22 300 en 2019 contre 51 500 en 1995.

Les professions littéraires se démarquent de la plupart des métiers culturels par une légère surreprésentation féminine (53 %), particulièrement dans la pratique de l’écriture ou de la traduction, où elles sont 62 %. La baisse des effectifs au sein des cadres et techniciens de l’archivage, de la conservation et de la documentation, touche particulièrement les salariées (-60 % contre -45 % pour les hommes), même si elles restent majoritaires dans ce domaine (74 %).

L’analyse révèle que seulement 11 % des personnes exerçant une profession littéraire ont moins de 30 ans. Les actifs âgés de 40 à 50 ans sont légèrement plus présents chez les auteurs et les traducteurs. Une tendance qui se vérifie également concernant les cadres et techniciens de l’archivage, de la conservation et de la documentation avec une surreprésentation des seniors au détriment des jeunes de moins de 30 ans.

En 25 ans, les actifs du secteur du livre sont devenus bien plus diplômés et représentent la proportion la plus importante de titulaires d’au moins un bac + 4 dans le monde de la culture : près de la moitié ont un bac + 4 au moins et près d’un tiers un bac + 5 au moins.

59 % des journalistes et cadres de l’édition ont des parents avec une profession et catégorie socioprofessionnelle à dominante cadre et intermédiaire, même pourcentage pour les auteurs et les traducteurs et 41 % pour les cadres et techniciens de l’archivage, de la conservation et de la documentation.

La situation géographique est, quant à elle, un peu plus hétérogène. En effet, 60 % des auteurs et traducteurs ont indiqué être installés en dehors de l’Île-de-France en 2019, contre 43 % en 1995. Inversement, les journalistes et cadres de l’édition restent, eux, le plus souvent franciliens.

Les auteurs et les traducteurs sont 75 % à être non-salariés. Tandis que les journalistes et les cadres de l’édition sont peu nombreux à être indépendants (36 %).

44 % des effectifs des professions littéraires connaissent des horaires de travail variables d’une semaine sur l’autre, contre 10 % pour les cadres et techniciens de l’archivage, de la conservation et de la documentation. À noter, également, qu’en 25 ans, le nombre d’heures hebdomadaires travaillées a augmenté pour l’ensemble des professions culturelles. Les journalistes et les cadres de l’édition sont d’ailleurs 57 % à déclarer travailler régulièrement plus de 40 heures par semaine. Du côté des écrivains et traducteurs, le chiffre annoncé est de 35 %.

Un nombre significatif de personnes ayant un poste dans le domaine de la culture déclarent une pluriactivité (15 %, contre 5 % parmi l’ensemble de la population active en emploi), en particulier, chez les non-salariés, les auteurs littéraires et traducteurs (12 %).

Même si les profils des répondants ont beaucoup évolué en 25 ans, force est de constater que le domaine de l’écrit et de la littérature, souvent d’ailleurs à l’origine de « métiers-passions », demande une capacité d’adaptation, un investissement et un engagement de plus en plus important.