Synthèse des réponses au questionnaire adressé aux maisons d'édition

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Une enquête de l’Agence régionale du Livre (juillet 2022) permet d’entendre 63 bibliothèques régionales, 19 librairies, 18 éditeurs, 108 auteurs et 24 manifestations littéraires sur le sujet de l’écologie du livre. Voici, présentés ici, les résultats obtenus.

150 maisons d’édition de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été interrogées.  

18 réponses, soit 12 %.  

  • 44 % des éditeurs ayant répondu sont implantés dans les Bouches-du-Rhône,  
  • 22 % dans le Vaucluse,  
  • 17 % dans les Alpes-Maritimes,  
  • 6 % dans le Var,  
  • 6 % dans les Alpes-de-Haute-Provence,  
  • 6 % dans les Hautes-Alpes.  

70 % des structures répondantes sont des maisons d’édition généralistes. Quand elles sont spécialisées, elles proposent des fonds sciences humaines et sociales (30 %), pratique, universitaire, régionaliste, arts et poésie. Elles ont en moyenne 4 collections, une centaine de titres au catalogue et publient environ 15 titres par an. 

67 % des répondants font moins de 100 k€ de chiffre d’affaires, 17 % moins de 500 k€. 


Éditez-vous des livres en lien avec l’écologie ?

  • 56 % des maisons d’édition qui ont répondu au questionnaire développent un fonds écologique et disposent en moyenne d’une vingtaine de titres au catalogue. 
  • 33 % des structures proposent ces titres dans une collection. Ce fonds représente pour elles moins de 10 % de leur chiffre d’affaires. Celles ne proposant pas de collections spécifiques éditent ces textes en sciences humaines et sociales, jeunesse ou littérature fantastique.


Organisez-vous ou participez-vous à des rencontres / animations sur ces thématiques ?

44 % des maisons d’édition développent des animations spécifiques, généralement dans le cadre de salons du livre ou de conférences. 


Vos lecteurs vous sollicitent-ils plus sur les questions d’écologie ? 

31 % des maisons d’édition font part de sollicitations plus fréquentes de leurs lecteurs sur ces questions, essentiellement sur les modifications des modes de consommation, le développement durable et l’écoresponsabilité, l’architecture et l’urbanisme. 


Si vous deviez leur conseiller un livre sur les questions écologiques, quel serait-il ? 

Les auteurs cités sont les suivants : 

  • Pierre Rabhi,
  • André Gorz,
  • Alain Foucault,
  • Jacqueline Frost,
  • David Van Laecke.


Imprimez-vous majoritairement vos livres en France ?

  • 65 % des maison d’éditions répondantes impriment leurs livres en France, 60 % à moins de 500 kilomètres de leur lieu d’implantation,  
  • 30 % dans leur département, 
  • 10 % dans leur région. 
  • 67 % des maisons d’édition qui n’impriment pas en France le font en Europe de l’Est, dont 33 % dans des pays limitrophes (Espagne et Italie majoritairement).  
  • 38 % des structures choisissent leur papier pour son éco-responsabilité,   31 % pour sa qualité,  
  • 25 % pour son prix,  
  • 6 % pour sa disponibilité.  


Avez-vous une bonne connaissance de labels écoresponsables ?

  • FSC et PEFC : bonne connaissance,
  • Écolabel européen : bonne connaissance,
  • Imprim’Vert : bonne connaissance,
  • Écofolio : pas du tout,
  • Ruban de Moebius : pas du tout,
  • Culture papier : pas du tout. 


Comment gérez-vous vos stocks ?

  • 80 % des maisons d’édition impriment en fonction des mises en place et réimpriment,  
  • 6 % impriment en flux continu,  
  • 6 % produisent en nombre pour éviter les ruptures, 
  • 6 % pour qui cela dépend des titres. 
  • 13,8 % représente le taux de retour moyen chez les maisons d’édition ayant répondu,
  • 45 % d’ouvrages retournés sont re-commercialisables (moyenne).  

Les maisons d’édition qui ont répondu au questionnaire pilonnent en moyenne une cinquantaine d’ouvrages par an (pas de titres). 

Les livres non re-commercialisables sont, par exemple, donnés à des associations, maisons de retraite, services hospitaliers pour enfants malades et au COBIAC. Si la solution du don n’est pas choisie, les ouvrages sont pilonnés, dans la mesure où les maisons d’édition ont la garantie qu’ils soient recyclés. 


À titre personnel, quelle importance accordez-vous aux questions écologiques ? 

L’importance accordée par les éditeurs, à titre personnel , aux questions écologiques obtient une note de 4,85/5.


Au titre de l’entreprise, quelle importance accordez-vous aux questions écologiques ? 

L’importance accordée par les maisons d’édition, au titre de l’entreprise, aux questions écologiques obtient une note de 4,3/5.  


Comment évalueriez-vous vos pratiques éco-responsables ?

De nombreux items étaient proposés aux maisons d’édition, seule la réponse majoritaire est proposée.  

  • 47 % des structures ayant répondu, déclarent avoir de bonnes pratiques pour la collecte et la valorisation des déchets, 
  • 39 % indiquent avoir de bonnes pratiques dans la limitation des flux de transport,  
  • 60 % annoncent avoir des pratiques mauvaises à passables concernant les livraisons éco-responsables,  
  • 60 % pensent avoir de bonnes à très bonnes pratiques dans leur limitation des gaspillages, 
  • 41 % affirment avoir de bonnes pratiques dans la réduction de la consommation des fluides, 
  • 41 % revendiquent avoir de bonnes pratiques dans l’achat de fournitures éco-conçues,  
  • 40 % évaluent leur soutien au déplacement des salariés comme étant moyen,  
  • 56 % déclarent avoir des pratiques passables à mauvaises en ce qui concerne la proposition d’un projet écologique en entreprise,  
  • 35 % disent avoir de bonnes pratiques dans la formation des salariés, 31 % revendiquent avoir de bonnes pratiques dans l’adaptation des méthodes de travail,  
  • 55 % indiquent avoir des pratiques passables à assez bonnes concernant le fait de favoriser l’éco-conception pour le lieu de travail et le mobilier,  
  • 50 % affirment avoir de bonnes pratiques dans le fait de collaborer avec des prestataires éco-responsables.  


Comment pensez-vous améliorer ces pratiques ?

Les maisons d’édition répondantes pensent majoritairement qu’elles doivent, avant tout, développer les écogestes dans le quotidien de l’entreprise, mieux gérer leurs stocks, développer des circuits-courts et améliorer les process de fabrications.  

Pour parfaire leurs démarches :  

  • 35 % demandent à avoir accès à plus de ressources, 
  • 39 % veulent avoir une meilleure connaissance des initiatives existantes,  
  • 26 % sollicitent plus de formations.  


Dans une chaîne du livre fortement carbonée, quelles sont, pour vous, les principales actions à mener pour la rendre plus vertueuse ?

Les maisons d’édition souhaitent surtout que la production nationale diminue. Elles évoquent également leur objectif d’améliorer le transport des livres en mutualisant régulièrement les envois, en recyclant toujours plus et en permettant à des imprimeurs locaux de diminuer leurs coûts.  Enfin, elles soulignent le fait que les librairies devraient davantage limiter leurs retours.