Glossaire

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Quelques mots-clés pour mieux comprendre le thème de l’écologie du livre.

La diversité culturelle appliquée au monde du livre par analogie à la biodiversité ; la diversité de l’offre éditoriale. Le terme a été inventé lors de la création du collectif Editores independentes au Chili à la fin des années 1990 et popularisé ensuite par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. 


Développement durable :

Officialisé au Sommet de la Terre à Rio en 1992, le développement durable est un modèle de développement qui cherche à réconcilier la croissance économique avec les limites de l’environnement terrestre. Ses trois piliers sont  : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. 


Éco-conception :

Issu de la pensée du développement durable, ce terme désigne une démarche préventive où l’on prend en compte les impacts écologiques d’un produit, de sa fabrication jusqu’à sa destruction, dès le stade de la conception. Cette démarche vise notamment à réduire l’extraction et la consommation de matières et d’énergies ainsi que la production de déchets ou de pollutions. 


Éco-critique :

Étude interdisciplinaire des liens entre la littérature et l’écologie, ou plus particulièrement de la manière dont la littérature représente le monde naturel et le rapport entre les humains et la nature. 


Éco-fiction :

Courant de fiction littéraire étendu caractérisé par une préoccupation pour les questions environnementales, les sujets non humains, l’impact des actions humaines sur les écosystèmes, ou le rapport entre les êtres vivants et leur environnement. Les éco-fictions se retrouvent dans divers genres de fictions comme les thrillers, la science-fiction, la climat-ficton climat-fiction, la fiction réaliste… 


Éco-poétique :

Courant de critique littéraire issu de l’éco-critique qui s’intéresse aux représentations des vivants non humains dans la littérature. Le terme est parfois aussi utilisé comme synonyme d’éco-critique. 


Écologie :

L’écologie est née au 19 e siècle comme la science du rapport entre les organismes et leur environnement. Le terme a été inventé par le naturaliste Ernst Haeckel à partir des racines grecques “oikos” (maison) et “logos” (discours). La science de l’écologie se développe pendant la première moitié du 20 e siècle avec notamment l’invention du concept de l’”écosystème” en 1935 par l’écologue Arthur Tansley. À partir des années 1960, l’écologie prend un sens politique avec l’émergence du mouvement écologiste, réponse de la société civile à la dégradation anthropogénique croissante de l’environnement terrestre (voir “écologie politique”). En resituant les humains au sein de leurs écosystèmes, l’écologie scientifique et politique ont donné lieu à la philosophie de l’écologie, courant novateur de la philosophie occidentale qui questionne, entre autres, la place de l’Homme au-dessus de la Nature. Selon l’anthropologue français Philippe Descola, ce recadrement fondamental de la pensée occidentale est analogue à “de nouvelles Lumières”. 


Écologie matérielle : 

Dans les trois écologies du livre, l’écologie matérielle décrit l’aspect « concret » de l’écologie dans les effets que peuvent avoir les activités humaines sur les écosystèmes terrestres. Dans la filière livre, il s’agit des impacts directs en matière de ressources utilisées (pollutions ou gaz carbone émis, etc.), lors de la production, distribution, diffusion et destruction de l’objet livre. 


Écologie politique :

Étude du rapport entre les questions ou les problèmes écologiques et les facteurs sociaux, économiques et politiques. Le terme peut aussi désigner un ensemble de courants politiques qui insiste sur la prise en compte des enjeux écologiques dans la vie politique et sociale. 


Écologie scientifique :

Étude scientifique du rapport entre les êtres vivants et le milieu où ils vivent.  


Écologie sociale :

Étude du rapport entre les enjeux sociaux et écologiques. Le terme peut aussi plus particulièrement faire référence à un courant philosophique qui voit les problèmes sociaux comme étant à l’origine de la crise écologique. Dans les trois écologies du livre, s’engager pour une meilleure écologie sociale implique notamment de prêter attention aux relations entre les différents professionnels qui forment les maillons de la chaîne du livre et leur bien-être collectif au travail, tout en travaillant pour une filière plus écologique matériellement.


Écologie symbolique :

Dans les trois écologies du livre, prendre conscience de l’écologie symbolique de l’objet au centre de la filière veut dire reconnaître sa valeur en tant que moyen de transmission « des savoirs, des idées et des imaginaires ». De ce fait, le livre n’est pas une marchandise comme les autres, mais sa production implique une charge éthique particulière. La bibliodiversité est un aspect notable de l’écologie symbolique du livre. 


Éthique environnementale

Discipline de la philosophie qui s’intéresse aux rapports moraux entre les humains et le monde non humain (les non-humains, mais aussi les écosystèmes plus globalement).


Humanités écologiques / humanités environnementales :

Courant d’étude interdisciplinaire qui emploie une approche humaniste, la théorie et/ou la méthodologie des sciences humaines et sociales pour étudier des problèmes écologiques. L’anthropologie non humaine, la philosophie environnementale, l’écomusicologie ou encore l’histoire environnementale, par exemple, font partie de ce courant. 

Courant littéraire de fiction ou de non-fiction qui met le milieu naturel au centre de l’œuvre littéraire. 


Les trois écologies du livre :

Une façon de penser la chaîne du livre comme un écosystème d’éléments interconnectés en s’appuyant sur « trois strates interdépendantes et interconnectées » : l’écologie matérielle, sociale et symbolique du livre. Inspiré des trois écologies de Félix Guattari, les trois écologies du livre ont été pensées par l’Association pour l’écologie du livre à partir de 2020.