Le B.A-Ba des relations presse

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Après avoir été attaché de presse pour des maisons d’édition puis en free-lance, Arnaud Labory a créé il y a 5 ans l’agence parisienne La Bande spécialisée dans la culture et le spectacle.
Avec son équipe, il développe la stratégie média de nombreuses grosses structures comme Gallimard, Flammarion ou le Centre national du livre. Plus localement, on peut citer parmi les clients de La Bande : le festival Off d’Avignon, les éditions Le Bruit du monde et l’évènement régional On lirait le Sud.
Également professeur en communication à l’Université Paris Cité, Arnaud Labory répond ici à nos questions et donne ses conseils pour des relations presse efficaces.

Un communiqué de presse est un exercice de communication qui répond à trois niveaux d’informations : le titre, le chapô et deux ou trois paragraphes qui viennent nourrir le document, complétés par des images illustrant le sujet et des métadonnées comme les dates, les lieux, et les prix. On essaie toujours de le limiter à une page, mais il peut tout aussi bien en faire deux si vous avez beaucoup d’informations à partager. Attention, il faut trouver un juste milieu entre le fond et la forme.
Le ton est très souvent assez neutre. On essaie de rester factuel. Pour exprimer de l’émotion, vous pouvez insérer le verbatim d’un témoin, d’un artiste, d’un organisateur ou d’un politique.

Un dossier de presse est une sorte de bible concernant votre événement ou votre production artistique. On y trouve toutes les informations nécessaires pour écrire un article, avec tous les angles voulus et définis auparavant. Ceux-ci peuvent répondre aux objectifs de « faire venir » ou de « faire connaître », par exemple.
Habituellement, sur la couverture, on retrouve le visuel que l’on souhaite marteler, avec l’idée de garder une identité et une « punchline » pour toute la communication. On se souvient que le métier de communicant consiste aussi à répéter. Sur la page suivante, l’éditorial d’un organisateur ou d’un artiste dont on porte le projet. C’est là que les journalistes vont puiser une parole plus « humanisée ».
Ensuite, on présente, chapitre par chapitre, la programmation de l’événement. Des biographies peuvent compléter le propos. Il faut garder à l’esprit que plus le document sera aéré et graphiquement beau, plus la lecture sera facile et efficace. Les dernières pages peuvent être consacrées aux métadonnées, en entrant énormément dans le détail.
La fin peut comporter, en pied de page, les coordonnées des chargés de communication/attachés de presse, ainsi que d’autres contacts utiles si votre public n’est pas uniquement la presse.
Il faut également se rappeler qu’aujourd’hui, la plupart des dossiers de presse ne sont plus imprimés mais diffusés en PDF, donc peu importe sa longueur.

Il est essentiel de comprendre qu’ils sont très sollicités. Vous pouvez tout d’abord établir une liste de journalistes de « première ligne », c’est-à-dire des professionnels à fort impact qui vont servir vos objectifs. Il s’agit des grands médias de votre bassin d’achalandage si c’est un festival, ou de votre zone d’achat qui peut être régionale ou nationale. Cependant, il est également important d’y inclure des magazines de niche.
Vous pouvez faire un benchmark en recherchant des objets culturels similaires au vôtre dans la barre Google, onglet actualités, et faire défiler les pages pour voir qui a traité de vos sujets. Vous pouvez également consulter l’ours des magazines où vous retrouverez le « qui fait quoi ». Le SMS reste aujourd’hui le moyen le plus certain de contacter quelqu’un sans être trop intrusif. Sinon, trouvez l’e-mail, qui a souvent la même structure, à savoir prenom.nom@lenomdumédia. Une fois le modèle trouvé, vous pouvez l’utiliser pour d’autres membres ciblés de la rédaction.
Le PDF de votre communiqué de presse pourra ensuite être envoyé par e-mailing, en mettant votre liste en CCI ou en newsletter. Vous pouvez également adopter une approche de relations presse dites « du point de croix », en contactant les journalistes un par un, soignant votre objet et le texte de votre e-mail, qui doit être court, précis et lisible.
N’oubliez pas, bien sûr, les réseaux sociaux. Privilégiez X (anciennement Twitter), et LinkedIn pour le BtoB, mais aussi Instagram et Facebook si votre contenu s’y prête. Respectez les délais cités plus bas et apportez toujours quelque chose de nouveau à votre message en tirant les angles de votre événement ou de votre ouvrage.

On le fait en fonction du bouclage. Pour les trimestriels, le délai est extrêmement en amont. Pour les mensuels, il peut correspondre à deux mois et demi, tandis que pour les hebdomadaires, cela peut varier entre sept semaines et quelques jours, en fonction du type de sujets. Pour un quotidien, cela peut être quelques jours avant, mais uniquement si la personne a reçu les informations très tôt, c’est-à-dire qu’une préhistoire de l’événement a été créée en amont.
Il faut garder à l’esprit que pour les quotidiens, les « rendez-vous » concernant la musique, l’art contemporain, le lifestyle, etc., peuvent tout de même être hebdomadaires. Par exemple, Le Monde des Livres paraît une fois par semaine, le jeudi daté du lendemain pour Paris et le vendredi matin en province.
Pour les radios, en dehors des émissions magazines qui respectent un délai de quatre à cinq semaines minimum, il faut penser aux rédactions culturelles qui interviennent notamment dans les journaux radiophoniques. Dans ce cas, il vaut mieux s’y prendre au moins une semaine à l’avance.
Mais ces « deadlines » peuvent encore changer. L’idée générale est de bien garder en tête qu’il y a des temporalités différentes selon les périodicités de ces magazines.

C’est une personne qui maîtrise les outils de son époque pour atteindre les objectifs de son client. Quelqu’un qui, au cours des dix premières années de sa carrière, a réussi à se constituer un réseau. Il s’agit d’un véritable métier. Il existe des freelances ou des personnes travaillant au sein d’agences de communication. Il est tout à fait possible de collaborer avec eux de temps en temps.

Il s’agit de temporalité, c’est-à-dire qu’à un moment l’événement va se terminer et il sera trop tard. Pour un livre, on peut imaginer qu’il a plusieurs mois de vie.