Un éditeur, des influenceurs

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Nos premiers partenariats ont commencé à la création de notre maison d’édition. Ils passaient par une sollicitation de notre part pour essayer d’installer des opérations (concours, articles, relais sur réseaux sociaux) en vue de la promotion de nos livres et de l’installation de notre marque éditoriale. Nous avons épluché des dizaines de blogs et de pages de recherche afin de voir quels titres ils traitaient, excluant le hors thème (jeunesse et fantasy par exemple car nous n’en faisions pas). Nous dations leur activité pour voir si le blog était viable ou sur le déclin. Nous avons également ciblé des groupes à thème (Corée, Asie, littérature par exemple) pour essayer de se “connecter” via Facebook et repérer des influenceurs, mais également des blogs locaux pour jouer de la “fibre locale”. C’était réfléchi et structuré, mais très large dans son approche.
Ce travail s’est fait dans le même temps que la construction de notre ligne éditoriale et de notre catalogue. Ce n’étaient donc pas forcément les mêmes blogs ou les mêmes partenaires pour tous les livres (grand public ou littéraire, Littérature blanche ou essai). Une fois la liste constituée, nous avons écrit par mail dans un premier temps afin de prendre contact, puis par téléphone quand cela le nécessitait, puis si acceptation, nous faisions passer les infos nécessaires (communiqué de presse, couverture, informations sur l’auteur, etc). Enfin, nous envoyions le service presse et attendions les résultats.

Les partenariats avec les blogueurs et les booktubeurs

Nous avons démarré par une recherche élargie sur les blogs qui traitaient de littérature ou de Corée (exemple agence de voyage, cinéma, écoles de coréen) et les avons sollicités dans une démarche systématique. À notre niveau, il s’agissait d’avoir un relais plus proche du lectorat, qui pouvait compenser notre déficience au niveau des relations presse et remplacer un article papier par une chronique web. Il y a un avantage économique : cela ne coûte que des services presse (et les frais d’envoi). De plus, les blogs constituent un bon relais et la communauté possède une certaine fidélité. Toutefois, cela demande énormément de temps, il n’y a pas de garantie d’avoir un article et on n’atteint pas toujours des blogs de grande notoriété avec un lectorat très développé. Il faut également faire attention à la volatilité des blogs et des bloggeurs qui naissent et disparaissent à souhait. De plus, il est nécessaire d’alterner afin de ne pas lasser le bloggeur en le sur-sollicitant. À noter que les résultats sur ventes, suite à un article, sont quand même difficilement mesurables.

Les booktubeurs sont arrivés dans notre panorama plus tard, c’est-à-dire au moment ou le phénomène avait déjà pris son envol. Nous avions un léger temps de retard. Cependant, nous avons eu quelques chroniques vidéo et retours positifs. Cela reste pour notre maison d’édition une partie que nous devons approfondir et perfectionner. 

VendrediLecture

Nous avons été sollicités par VendrediLecture pour notre premier partenariat (envoi de livres pour un concours dont les gagnants sont tirés au sort parmi les internautes participants) lorsque la littérature coréenne était à l’honneur au Salon Livre Paris en 2016. Satisfaits de leur fonctionnement et de la qualité de leur travail, nous les sollicitons de nouveau aujourd’hui. Ce type de partenariat a des avantages : cela ne coûte que des services presse (plus frais d’envoi) et c’est un relais efficace avec un lectorat fidèle. 

En savoir plus sur VendrediLecture

Les réseaux sociaux du livre

Le partenariat avec Collibris ressemble un peu au partenariat avec Vendredi Lecture : nous avons aussi été sollicités par eux lors de la Corée à l’honneur à Livre Paris. Le site a un fonctionnement très professionnel. Decrescenzo Éditeurs a participé à deux concours en trois ans. L’avantage économique est le même et on y retrouve une communauté fidèle également.

Bien que nous connaissions Babelio en amont, aux vues de sa notoriété, c’est par leur carton d’avis de lecteurs à accrocher sur les livres, qu’ils proposaient pour le salon Étonnants voyageurs, que nous avons initié notre collaboration. Par la suite, je les ai sollicités pour une opération ” Masse critique “. Depuis nous poursuivons avec ces opérations “Masse critique” très régulièrement. Babelio reste un site référence avec sa grande communauté de lecteurs. Toutefois, avec les partenariats Babelio, il n’y a pas de garantie d’avoir un “bon avis” et le livre est à fournir par quantité de 3 donc cela représente un certain cout et un certain travail d’expédition. 

Pour ce qui est de Livraddict et de Booknode , ce sont surtout des avis de lecteurs sur lesquels nous n’avons pas le sentiment de pouvoir “agir”. Nous ne savons pas trop comment les travailler. Il s’agit plus d’une modalité d’expression spontanée et d’un retour sur nos livres que d’une réelle action que nous pourrions mener. Puis, commencer à déposer à déposer nous-mêmes des avis pour influencer favorablement nos livres n’est pas un procédé que j’utilise car je le trouve finalement malhonnête et contreproductif. 

#bookstagram et les réseaux sociaux

J’ai découvert très tard le hastag #bookstagram, pour une raison simple, nous utilisons Instagram depuis peu et nous l’avons sous-exploité au départ. Toutefois, il va être grandement utilisé dans les campagnes à venir (nous faisons une grosse recherche sur les mots clés à utiliser aujourd’hui en fonction des thématiques de nos livres). Cela suppose cependant d’augmenter rapidement le nombre de nos « followers » dans les semaines qui viennent pour rendre ce travail plus efficace. Concernant les réseaux sociaux en général, les modalités de communication sont vraiment différenciées car elles dépendent de l’objectif de notre communication, du type de support et de la cible.

 Nous avons cependant installé une “connexion automatisée” entre les différents réseaux sociaux pour nous faciliter le travail avec le chainage suivant : 1- Instagram -> Facebook -> Twitter . Si je poste sur Instagram, l’information sera automatiquement relayée sur Facebook puis sur Twitter. Nous ne communiquons pas forcément dans le sens inverse. Ensuite, et malgré cette “automatisation”, nous procédons au cas par cas : pour les photos ou les actions type marketing direct, il existe le même chainage. Cependant, pour les événements, les articles de presse, les nouvelles parutions (qui impliquent un peu plus de contenu), nous avons choisi le chainage suivant : 1 -Facebook -> Twitter. 

Je précise qu’il n’y a rien de systématique dans cette démarche. Nous essayons toujours de choisir le meilleur réseau pour le meilleur support afin d’être en adéquation entre notre livre à vendre et le public à atteindre (librairies, bibliothèques, lecteurs ou public spécifique (ex : livre de management).

Des actions à venir

Actuellement, nous mettons en place un partenariat avec Vendredi Lecture pour les “Thrillers de l’été” avec un jeu concours pour un gain de 3 fois 3 livres. C’est une opération qui va intervenir en parallèle d’une campagne de communication (emailing, réseaux sociaux) avec construction d’une “landing page” (la page sur laquelle arrive un internaute après avoir cliqué sur un lien) spécifique hors site et dédiée à l’opération. Donc ce partenariat n’est pas au centre de notre action mais il constitue un plus. Ce ne sont pas des opérations systématiques, mais du cas par cas. Je pense les solliciter de façon plus régulière en fonction d’opérations de communication à venir. Nous travaillons très régulièrement les opérations “Masse critique” de Babelio (3 à 4 par an pour 3 à 4 titres à chaque fois), mais je n’ai pas prévu d’en refaire d’ici la fin de l’année. Travailler avec Babelio permet de cibler à la fois un lectorat qui reste assez distant de l’éditeur en général, et d’avoir des “retours d’avis de lecteurs” qui sont un moyen de valider ou d’invalider nos choix éditoriaux. L’intérêt est également de jouer sur la nouveauté autant que sur le fond. Un second intérêt est que certains de ces lecteurs tiennent également des blogs et écrivent par la suite des chroniques en plus de leurs avis. Aujourd’hui, nous sommes limités pour cause de coûts, mais j’envisage de démarcher de façon plus approfondie des booktubeurs thématiques déjà un peu installés et disposant d’un public élargi. Nous savons cependant qu’une contrepartie financière pourrait entrer en jeu à l’avenir.