VendrediLecture, les lecteurs à l'honneur sur les réseaux sociaux

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Entretien avec Magali Conéjéro (redilecture.jpg) Magali Conéjéro est présidente de l’association VendrediLecture.
Après des études de lettres et de communication culturelle, elle exerce aujourd’hui par ailleurs la profession de rédactrice indépendante.

Depuis 2011, #VendrediLecture ne cesse de prendre de l’ampleur sur Facebook, Twitter et Instagram. Le hashtag favorise l’échange entre lecteurs et offrent aux professionnels du livre une nouvelle manière de promouvoir leurs ouvrages.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est VendrediLecture ?

VendrediLecture est la traduction française d’un événement britannique qui s’appelle FridayRead et qui a commencé il y a une dizaine d’années. Deux bloggeuses l’ont introduit en France en 2011. Au départ, il s’agissait d’inviter tous les vendredis les internautes à partager leur lecture du jour sur Twitter, Instagram ou Facebook, les trois réseaux sociaux les plus importants. En 2013, VendrediLecture est devenue une association.
Les partenariats avec les professionnels du livre existent depuis 2011. Par la suite, nous avons créé #LaPetiteQuestionduLundi et #MardiConseil. Le but était de susciter des discussions, d’encourager les internautes à échanger autour du livre et de la lecture. Le statut d’association permet à l’équipe de bénévoles de bien gérer les partenariats et de développer des supports de communication, des marque-pages.

Pouvez-vous nous présenter votre équipe ?

Actuellement, nous sommes 17 bénévoles répartis dans le monde entier. La majorité des bénévoles vivent en France (à Lyon, Paris, Marseille ou en Corse), mais certains sont en Autriche ou au Canada par exemple. Leur tâche est d’animer l’événement sur les réseaux sociaux le vendredi mais aussi le lundi avec #LaPetiteQuestionduLundi et le mardi avec #MardiConseil. Il faut des bénévoles pour retweeter, commenter, etc. Ils n’ont pas forcément de lien avec le monde du livre, et ont tous des parcours différents. Il y a des personnes actives, des retraités, des personnes en recherche d’emploi.

Quel est le public de VendrediLecture?

En 2016 nous avons réalisé un grand sondage pour savoir qui était notre vendredi lecteur type. Nous avons obtenu 1542 réponses. Il s’agissait surtout de femmes entre 20 et 39ans. La plupart lisent de la littérature noire, des polars, des bandes dessinées, mais il y a aussi des lecteurs de littérature générale, de Young Adult et de manga. Le “vendredi lecteur” ressemble beaucoup au lecteur français moyen.

Quels types de partenariats mettez-vous en place avec les professionnels du livre ?

Il y a un partenariat par semaine, qui peut être conclu avec différents partenaires : des éditeurs de livres papier, audio et numériques ou des réseaux de libraires. Chaque semaine, les internautes peuvent participer gratuitement à un tirage au sort pour gagner des livres offerts par notre partenaire. De notre côté, nous rédigeons un article sur notre blog concernant notre partenaire et nous faisons de la publicité autour des livres du tirage au sort toute la journée sur nos réseaux sociaux. Les professionnels ont aussi la possibilité de louer un encart publicitaire sur notre site internet pour une plus grande visibilité. Cela nous permet de générer des revenus afin de produire des marque-pages par exemple. Comme autre exemple de partenariat, on peut également citer des soirées co-organisées avec Booken (liseuse et e-book).

Ces partenariats sont-ils susceptibles d’avoir un impact sur les ventes d’un livre ?

Oui, 1200 à 1500 personnes participent à #VendrediLecture, qui est en trending topic à chaque fois sur Twitter (Un trending topic est un sujet tendance sur Twitter à un instant T, il génère de nombreux tweets et retweets et peut être national ou mondial). Nos concours attirent de nombreux participants. Nous offrons à nos partenaires une grande visibilité sur les différents réseaux sociaux : nos posts rappelant le partenariat suscitent beaucoup de discussions et de réactions. Cela nous donne une certaine influence.

Avez-vous déjà travaillé avec des professionnels de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

Même si nous travaillons énormément avec de gros éditeurs, nous avons aussi créé des partenariats avec de plus petites maisons d’édition. Pour ce qui est de la région Provence-Alpes-Côte, nous avons déjà travaillé avec Decrescenzo en 2016, à l’occasion de Livre Paris où la Corée du sud était invitée d’honneur, et avec les éditions Jigal, spécialisées dans le polar. 

Si un professionnel du livre veut monter un partenariat avec vous, comment doit-il procéder ?

Il doit nous contacter par mail à l’adresse vendredilecture@gmail.com en mettant en objet Partenariat et Pauline, la bénévole en charge des partenariats, étudiera la demande.

Enfin, envisagez-vous de nouveaux projets ?

Pour l’instant, non. On est présents le lundi, le mardi et le vendredi, et c’est déjà bien. C’est beaucoup de travail. En plus de cela, on met en place tous les ans plusieurs concours afin d’animer la communauté.
Pour Noël, on a organisé un “cadavre exquis” sur Twitter : nous avons publié une première phrase le 1er décembre et chaque jour, nous sélectionnions une phrase d’un utilisateur pour poursuivre l’histoire, et ce jusqu’au 25 décembre où nous avons publié l’intégralité du conte écrit par les twittos. On a eu de très bons retours.