Affichage du prix des livres : un véritable casse-tête ! 

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Depuis la fin de l’année 2022, les éditeurs, touchés par la hausse des coûts d’impression, ont dû augmenter leurs prix, et pas seulement sur les nouveaux titres. Une évolution qui a des conséquences sur l’étiquetage et la présentation des tarifs des livres, déjà très complexes.

En effet, les libraires et les éditeurs sont désormais confrontés à plusieurs difficultés comme le contrôle du prix des ouvrages en réassort, le ré-étiquetage de ceux en stock et l’information des clients sur les possibles écarts entre les montants affichés et ceux annoncés en caisse.

En décembre 2022, le ministère de la Culture a saisi le Médiateur du livre - autorité de conciliation en cas de litige - afin d’organiser une concertation entre les acteurs de la filière du livre sur le sujet.

Après plusieurs auditions, l’avis du Médiateur, rendu le 16 février 2023, présente dix directives afin de rappeler à chaque professionnel du secteur ses obligations.

Cinq concernent une mise en œuvre immédiate : 

  • Engager sans attendre le ré-étiquetage des livres concernés en librairie.

  • Informer les clients sur la situation transitoire qui conduit à des discordances entre les prix marqués et ceux demandés en caisse.
    Le Médiateur du Livre retient la proposition d’afficher très visiblement en librairie, le texte suivant : 

Information relative aux prix des livres

D’importantes augmentations des coûts ont conduit les éditeurs, qui fixent le prix des livres en application de la loi du 10 août 1981, à revoir le prix de certains d’entre eux.
Votre libraire a engagé le travail de ré-étiquetage au sein de son stock, mais certains prix marqués sur les livres peuvent de manière transitoire ne plus correspondre au tarif qui vous sera demandé en caisse. Nous restons à votre disposition pour répondre à vos questions et vous remercions de votre compréhension pour cette situation exceptionnelle.

  • Trouver les solutions pour que les éditeurs et distributeurs signalent systématiquement et de façon très claire aux détaillants les prix modifiés lors de la livraison des commandes de réassort.

  • Mobiliser et développer les capacités de ré-étiquetage en entrepôt.

  • Faire partager par les services de contrôle chargés de l’application du droit de la consommation, le besoin de bénéficier d’une période transitoire avant toute poursuite.

Cinq autres sont à inscrire durablement dans les usages : 

  • Veiller pour les éditeurs et leurs distributeurs à annoncer aux détaillants avec un délai d’un mois toute modification de prix en utilisant à cette fin le champ « prix futurs » du fichier exhaustif du livre.

  • Sensibiliser et former tous les libraires à la prise en compte et au marquage des modifications de prix en s’appuyant sur les organisations professionnelles et les prestataires de solutions technologiques.

  • Faire progresser également la transparence des tarifs pour les clients lorsqu’ils sont marqués sur les livres par un code, en veillant à la mise à disposition en librairie des affiches qu’impose à ce titre la réglementation (correspondance code/prix).

  • Identifier les moins bonnes et les meilleures pratiques en matière de modification des prix, et notamment de calendrier de mise en œuvre.

  • Inscrire dans la durée le dialogue interprofessionnel sur cette question.

Début avril 2023, le Syndicat de la librairie française (SLF) rappelait les actions à mettre en œuvre pour être en conformité avec le code de la consommation et éviter une verbalisation.
En effet, la période transitoire est désormais terminée et les contrôles de la DGCCRF1 sont à nouveau possibles. Celle-ci peut sanctionner les libraires en cas d’absence d’information sur les raisons de possibles écarts de prix comme pour l’absence de leur affichage en vitrine par exemple.


1La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.