L'astucieuse renarde fait de Bédoin son repaire
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Ouverte depuis mai 2023, la librairie se tient au 99, rue des Époux Tramier et dispose d’environ 3 500 références sur une surface de 55 m2. Comme son nom peut le laisser penser, le fonds est dominé par une thématique “nature”.
Après onze années de bons et loyaux services dédiées à la vente de thé et à la formation, Nathanaëlle Muger souhaite donner plus de sens à sa carrière et trouver de la sérénité. Très vite, elle se demande ce qu’elle pourrait apporter à sa ville, comment réussir à y ouvrir un commerce, et, après de nombreux échanges avec les habitants, choisit de se former au métier de libraire. Une fois cette étape franchie, il lui faudra attendre encore un peu pour qu’un local se libère et que le projet puisse prendre forme. Elle en profite pour réaliser quelques stages auprès des librairies de Pernes-les-Fontaines et de L’Isle-sur-la-Sorgue, jusqu’au jour où : « Un monsieur est venu frapper à ma porte. Il avait entendu parler de mon idée. Il m’a proposé de louer un ancien local qui hébergeait auparavant la pharmacie. On l’a visité, il l’a retapé et voilà, j’ai pu m’installer ! ». Et l’enthousiasme des Bédoinais ne s’est pas fait attendre. Juste après l’ouverture, c’est tout le public qui se lève pour saluer et applaudir leur nouvelle libraire lors d’une sortie au théâtre.
« Cet accueil a été incroyable. Parfois j’ai l’impression d’être comme un « panda », une espèce protégée. Vous n’avez pas d’ennemi dans une ville quand vous faites ce travail, il se passe quelque chose qui vous dépasse complètement ! ».
Pour répondre aux attentes de sa clientèle, Nathanaëlle Muger a choisi de proposer un fonds généraliste avec une dominante franche sur les ouvrages liés à la nature, aux territoires et à l’ancrage. L’offre en littérature policière est également étoffée en écho au salon du livre local : Polar Pinard qui en est à sa deuxième édition et auquel la libraire a bien sûr participé avec sa consœur de Malaucène. Côté jeunesse, pour l’instant, L’astucieuse renarde s’oriente plutôt vers la petite enfance et quelques séries Young Adult : « C’est un domaine que je ne maîtrise pas encore très bien et vu qu’il n’y a pas de « hordes de jeunes » ici - le collège n’est pas sur la commune – je réserve plus de place aux autres thèmes ! Ma seule déception pour l’instant, ce sont les BD. Je pensais qu’il y aurait un peu plus de demandes. »
L’ouverture des comptes s’est avérée laborieuse et la jeune libraire déplore la difficulté de certaines relations commerciales : « La plupart des diffuseurs/distributeurs se montrent très réactifs, mais j’ai mis du temps à réaliser que c’était toujours à moi d’aller vers eux pour les commandes. Je pensais que je recevrais plus régulièrement des appels ou des visites de commerciaux pour les mises en place. J’imagine bien que ce n’est pas pareil pour de plus grandes structures, avec plus de flux, mais ça complexifie encore davantage le travail des librairies en ruralité ».
Clin d’œil à son ancienne vie, Nathanaëlle Muger propose également du thé, différents jeux, de la papeterie et un peu de carterie. Elle a aussi essayé de répondre aux listes scolaires dès la rentrée de septembre. Après six mois d’activité, l’heure est à la préparation des premiers retours.
Happée par le temps, elle peine encore à alimenter régulièrement son site internet et ses réseaux sociaux (Facebook et Instagram), mais le bouche-à-oreille fonctionne bien. La bibliothèque commence également à lui passer quelques commandes.
Enfin, la libraire a déjà organisé près d’une dizaine de rencontres d’auteurs et devrait prochainement proposer des ateliers pour le jeune public.