Les multiples casquettes de Jérémie Banel

Publié le

Ce libraire spécialisé en sciences humaines est également l’auteur de podcasts, fondateur du club de lecture Le Cercle des amis du Mucem et créateur d’une gazette. Il orchestrera Une rentrée littéraire pour les auteurs d’essais et en sciences humaines et sociales organisée par l’Agence, le 23 janvier prochain. L’occasion d’en savoir plus sur son parcours et notamment sur son métier d’animateur.

Après des études d’Histoire, Jérémie Banel intègre l’IUT Métiers du livre d’Aix-en-Provence en 2009 puis officie à Paris au sein des librairies Lamartine et Libertalia. Formé à l’animation sur le terrain mais aussi lors d’une formation avec Maya Michalon via l’ArL, le touche-à-tout décide de relever un nouveau défi en présentant des rencontres littéraires. Revenu à Marseille en 2022, il choisit de s’interroger sur ce travail de « passeur » et crée une série d’émissions de 45 minutes présentée comme « Le podcast qui se prend pour une librairie ».

Ces entretiens avec des acteurs de l’univers du livre prennent la forme de 24 interviews intitulées Constellations de papier (accessibles sur toutes les plateformes). Chercheurs, documentalistes, éditeurs, auteurs… y sont interrogés sur les ouvrages qui les ont marqués. On y retrouve notamment Laurine Roux, Thomas Azuelos ou encore Didier Da Silva.
En parallèle, Jérémie Banel continue d’animer et propose un cycle interprofessionnel de formation en sciences humaines pour l’Association internationale des libraires francophones.

Je ne savais rien faire d’autre ! J’aime lire, comment puis-je continuer, voire éventuellement être payé pour cela ? Je suis d’ailleurs certainement devenu libraire pour être un passeur entre la création et un public le plus vaste possible.

Mon souhait est d’imaginer des formes originales d’interventions pour mieux découvrir ce qu’il y a derrière l’œuvre, « son univers mental ». Nous parlons bien sûr souvent d’un ouvrage qui vient d’être publié mais j’essaye d’élargir les horizons à d’autres lectures de l’auteur et de rebondir sur d’autres titres qui ont pu l’influencer. Partager cette envie de lire et désacraliser l’écrivain pour le rendre accessible… me tient particulièrement à cœur.

Je repense à une rencontre que j’ai faite avec François Sureau parce que c’est un personnage de scène, avocat, haut magistrat, qui sait faire « spectacle ». Personnellement j’adore, mais il a un côté ingérable… Il s’est par exemple mis à chanter pendant notre entrevue, demandant aux lecteurs de reprendre avec lui Les Cartons de Brassens. Au final de très beaux moments, immortalisés par la chaîne de télévision locale Télé Sud, mais quel travail pour moi !

Si vous avez envie de passer le cap de ce métier “d’intervieweur/présentateur” si particulier, assistez à des échanges, apprenez à écouter les autres, voyez comment fonctionnent les discussions, faites de « l’écoute active » pour ensuite « démonter la machine », décortiquer et oser y aller à votre tour.

À lire aussi