Les petites et moyennes maisons d'édition à l'étude
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Publiée le 12 mars 2024 par l’Observatoire de l’économie du livre du Ministère de la Culture, une nouvelle étude permet de dresser une photographie de la production éditoriale, de la place dans les réseaux de ventes et des principales caractéristiques de ces entités.
Sont recensés dans cette étude les organismes de petites et moyennes tailles, indépendants ou non, excluant ainsi la « microédition » (moins de 20 k€ de CA) et ceux accumulant plus d’1 M€ de CA. Soit quelque 4 722 structures de petites et moyennes tailles sur le marché français.
Sans surprise, un tiers d’entre elles sont établies à Paris et, loin derrière, les départements du Rhône, des Hauts de Seine et des Bouches-du-Rhône en accueillent chacun respectivement entre 3 et 4 %. Parmi les villes qui en comptabilisent le plus, on retrouve Toulouse, Bordeaux, Rennes, Lille, Strasbourg, Montpellier, Marseille et Lyon.
Ces établissements ont été créés aux trois quarts il y a moins de 23 ans et la moitié d’entre eux ont moins de onze années d’ancienneté. 27 % sont des associations, 71 % des structures de capitaux. 16 % n’ont pas de salariés, 56 % en comptent entre 1 et 2.
Côté chiffre d’affaires, la moyenne s’établit à 200 k€, mais plus de la moitié ne dépassent pas les 100 k€ de CA. Le prix moyen des livres s’élève à 19 €.
La fréquence de publication apparaît également faible avec une moyenne de 4 titres édités annuellement par le panel et 1 titre pour près de la moitié des sondés. À 80 %, ces ouvrages sont produits en France.
La littérature pèse pour plus de la moitié de la production suivie par deux principaux segments : « Histoire, géographie, biographies » et « Arts, jeux et sports » représentant chacun environ 10 % de la production.
Les ventes en valeur représentent 13 % du marché national et 9 % si on s’appuie sur le nombre d’exemplaires.
Le CA serait généré à moitié par les grandes surfaces spécialisées et les librairies de premiers niveaux. Le détail entre les transactions en petites et moyennes librairies, en ligne et par correspondance n’est pas ventilé.
Les achats sont réalisés à 20 % en littérature générale et à proportion quasi-équivalente en sciences humaines et techniques. Le livre pratique, la BD et la jeunesse sont les trois autres segments forts.
Face à une économie délicate, plus de 30 % des éditeurs disent avoir diversifié leur activité tant en formation, communication, atelier, graphisme ou bien encore en sous-traitance.
- 60 % des répondants comptent 1 équivalent temps plein (ETP) ou moins.
- 42 % indiquent compter entre 0 et 0,5 ETP.
- Seuls 10 % disent employer 4 ETP ou plus.
À noter que presque 70 % des gérants disent ne toucher aucune rémunération ou peu fréquemment de leur activité.
Seul 1 dirigeant sur 5 et 15 % du personnel ont suivi une formation au métier.
L’étude permet ainsi de définir trois ensembles distincts :
- Le premier produit plus de 10 titres par an et compte un catalogue large de plus de 200 publications qui sont diffusées et distribuées. Le CA est supérieur à 100 k€. Le responsable est salarié et emploie du personnel.
- Le second, diffusé et distribué, édite entre 4 et 10 titres par an pour un catalogue d’environ 130 titres pour 1 ETP. Le CA se situe entre 30 et 100 k€.
- Le troisième sort entre 1 et 3 titres par an ; le catalogue est de moins de 50 parutions, le directeur ne perçoit aucune rémunération et la présence de salariés est rare. Le CA ne dépasse pas 30 k€ et la structure est autodiffusée et autodistribuée.