Du 29 avril au 3 mai 2024, seize élèves, choisis sur dossiers, ont ainsi séjourné sur l’Île Sainte-Marguerite, au large de Cannes, pour se consacrer à leur passion. Antoine Mouton, premier lauréat du Prix en 2004 avec son roman Au nord tes parents et Jean-Marc Pontier, auteur local deux fois sélectionné dans le Prix, avec ses BD Peste blanche (2014) et Que dire ? (2021), ont animé les ateliers.

Chaque matin, trente minutes étaient consacrées à dessiner au grand air puis à des exercices individuels et en groupe avec des contraintes données, permettant aux dessinateurs de s’essayer à plusieurs styles de narration. Pour sortir ces futurs artistes de leurs sentiers battus, Jean-Marc Pontier s’est montré créatif. Un cadavre exquis, jeu à huit mains, visant à produire un dessin à l’aide de fragments proposés par chaque participant, leur a ainsi donné du fil à retordre. Ambre, Baptistin, Cassandra, Doua, Esteban, Lowen, Mattheo et Robin ont également développé un projet personnel sur le thème « De la ville à l’île », à travers lequel ils ont pu travailler leur style sur un moment plus long. Bien que leurs récits se situent parfois dans des espaces géographiques et temporels très différents, la proximité avec la nature que leur offrait ce site d’exception a stimulé leur imagination et la plupart n’ont pas hésité à sortir feuilles et crayons au dehors pour s’en imprégner.

Le groupe Écriture s’est lui aussi employé à suivre des consignes ; à leur arrivée sur l’île, Élina, Jules, Juliette, Mariam, Marie, Paul, Sélénia et Téa ont ainsi dû poursuivre la phrase « J’aimerais écrire… ». Un début de réflexion qui a révélé leurs motivations et quelques thèmes de prédilection, développés dans une belle production de textes. Lus ensuite à voix haute, ceux-ci ont été commentés par chacun d’entre eux avec beaucoup de bienveillance. Mariam, élève au lycée de Victor Hugo à Carpentras, témoigne : « Ce qui a été le plus enrichissant à mes yeux c’était d’être coupée du monde pendant quelques jours et d’entendre des avis constructifs et honnêtes sur des récits qu’on avait souvent écrits en très peu de temps. Rencontrer des gens qui ont la même passion, c’est incroyable et ça donne envie de continuer ».

Après quelques veillées animées par les professionnels ou les lycéens eux-mêmes, une dernière soirée a permis à tous de découvrir l’ensemble des réalisations des deux masterclasses ; les dessinateurs ont exposé et expliqué leurs planches et les auteurs en herbe lu un de leurs textes. Un temps de restitution a également été consacré à cette belle semaine lors de la journée de remise du Prix, le 28 mai 2024.