La culture est en effet un domaine dans lequel le transport, la performance énergétique des bâtiments et les usages du numérique ont un impact environnemental fort et nécessitent d’être réformés en profondeur. Mais selon le guide, elle est également un moteur : « Elle forge les imaginaires et peut inspirer de nouveaux récits, qui seront déterminants dans la manière dont les publics s’approprient les enjeux liés à la transition écologique. »

Pour rappel, la tonne équivalent CO2 (t.eqCO2) est l’unité de mesure des émissions de gaz à effet de serre. La part qu’occupe la culture dans le bilan de ces dernières, en France, est de 2 %, soit 12 millions de t.eqCO2 – hors transports et consommation audiovisuelle (vidéos, réseaux sociaux, applications, etc.).

En 2021, le rapport « Décarbonons la culture ! » fournissait déjà quelques estimations de la pollution carbone des manifestations et des structures culturelles. À titre d’exemple, avant la crise sanitaire, les chiffres étaient (en moyenne) de :

• 28 000 t.eqCO2 pour un grand festival en ville ;
• 1 500 t.eqCO2 pour une salle de spectacle en périphérie urbaine ;
• 2 600 t.eqCO2 pour une librairie de centre-ville.

Pour mémoire, un Français émet en moyenne 9 t.eqCO2 par an.

Le ministère prévoit trois types d’actions en faveur de la transition écologique à destination des services et de l’ensemble des professionnels du secteur culturel :

1. Collecter des données et réaliser des bilans carbone dans l’ensemble des filières.
2. Allouer un budget de 40 millions d’euros provenant de fonds interministériels dédiés.
3. Adapter les cursus de formation initiale dans l’enseignement supérieur spécialisé (art, architecture, cinéma, patrimoine).

Afin d’atteindre la sobriété énergétique, le guide dispense de nombreuses consignes et « bonnes pratiques », et détaille huit mesures incontournables, parmi lesquelles : réduire l’éclairage extérieur et intérieur, et en raccourcir la durée ; passer à l’éco-éclairage ; encourager les déplacements à faible émission de CO2 et le covoiturage ; ou encore sensibiliser les gens aux écogestes du quotidien. Il s’achève par une liste de ressources et de financements destinés à soutenir cette démarche environnementale.

Durant le plan quadriennal, le ministère de la Culture accompagnera donc les acteurs du livre sur la voie du changement. On retiendra parmi les engagements pris :

• Soutenir l’écoconception des œuvres, des biens et des événements culturels.

• Mettre en place un outil de suivi des ventes de livres en temps réel (« booktracking »).

• Réfléchir au moyen de restructurer la distribution (modes de transport, maillage des dépôts, etc.) afin de réduire ses retombées écologiques.

• Pour le dépôt légal et l’archivage, privilégier des formats ouverts tout en conservant la qualité des données.

• Promouvoir des solutions de conservation et de restauration répondant aux enjeux environnementaux.