Les livres audio au format physique sont commercialisés dans les librairies, les grandes surface spécialisées culturelles (GSS) et les grandes surfaces alimentaires (GSA), avec une distinction à opérer entre livre audio jeunesse et livre audio adulte. Selon le panel GfK de 2018, les ventes de livres audio par canaux et par segments éditoriaux se répartissent comme suit :

La place du livre audio en librairie

Si le livre audio jeunesse est généralement bien mis en avant en librairie, ce n’est généralement pas le cas du livre audio adulte, qui peine à trouver sa place. Ainsi, dans son “Livre blanc” du Syndicat national du livre (SNE) de 2015 sur le livre audio indique : « Si le livre audio jeunesse est parfaitement intégré au rayon livres pour enfants aux côtés des CD et livres disques pour enfants et ancré dans les habitudes de consommation des acheteurs, le livre audio adulte souffre d’un manque de visibilité et sa place varie d’une librairie à l’autre : simple étagère, proximité avec le livre papier dont il est tiré, support de promotion dédiée à un éditeur »
En 2017, dans un article d’Actualitté, Éric Marbeau, responsable de la diffusion numérique et des partenariats pour le groupe Madrigall, faisait un constat similaire, révélant « avoir du mal à placer les livres audio dans les points de vente, l’écho restant encore assez faible dans les librairies partenaires, et encore plus dans les hypermarchés ».
Certaines librairies se sont pourtant spécialisées dans le livre audio. Les trois principales (Mots et Merveilles et Livraphone à Paris, La Compagnie du Chat Noir à Clermont-Ferrand) ont toutefois dû se résoudre, depuis leur création, soit à basculer leur activité sur Internet, soit à fermer leurs portes. Interrogés par France 3-Auvergne en 2017 au sujet de la fermeture de La Compagnie du Chat Noir, les fondateurs indiquaient que « leur clientèle était insuffisante, mais qu’ils étaient aussi menacés par le téléchargement et la disparition, à terme, du CD, ainsi que par le développement des grosses plateformes ».
Les changements d’usages dans le domaine du livre audio, qui favorisent la croissance du format numérique au détriment du format physique, semblent en effet se confirmer, puisque, selon le panel GfK, les ventes en volume de livres audio physiques adulte sont passées de 162 000 en 2014 à 119 000 en 2019, soit une baisse de 26,5 % en cinq ans, et les ventes en volume de livres audio physiques jeunesse ont chuté de 1 413 000 en 2014 à 780 000 en 2019, soit une baisse de 45 %.

La diffusion

À côté des grands diffuseurs et/ou distributeurs traditionnels de la chaîne du livre papier, comme Gallimard (diffusion propre pour l’audio], CDE-SODIS, Volumen, Interforum ou HD, on trouve des diffuseurs plus spécifiquement dédiés aux petits et moyens éditeurs, tels CED-CEDIF-PROMODIF, SOFEDIS (filiale du groupe Madrigall), Les Belles Lettres Diffusion Distribution ou encore Harmonia Mundi. Dans le cadre de l’enquête menée par Numered Conseil auprès de 21 éditeurs de livres audio, cinq d’entre eux indiquaient assurer eux-même la diffusion de leurs titres.
Alors que les équipes commerciales ne sont pas toujours formées aux particularités du livre audio et que l’augmentation de la production éditoriale empêche les représentants de se concentrer sur une ligne spécifique de produits, la question du recours à la surdiffusion se pose sans doute tout particulièrement pour le livre audio. C’est pourquoi certaines maisons d’édition, en particulier les petites et moyennes structures indépendantes, rencontrent régulièrement les libraires en complément du travail réalisé par les diffuseurs. D’autres, à l’instar d’Audiolib, lancent de nouvelles initiatives, comme inviter des libraires à assister à une séance d’enregistrement en studio afin de les sensibiliser aux atouts du livre audio et de leur permettre de mieux le vendre.
Le livre audio bénéficie rarement d’une bonne exposition en rayon, et l’offre en titres (notamment de fonds) est souvent limitée. Pour ces raisons, certains éditeurs proposent aux libraires des tourniquets ou des présentoirs mobiles adaptés à la vente en magasin. Malgré tout, selon les libraires interrogés, le taux de rotation du livre audio reste encore relativement modeste.
Alors que l’on note un regain d’intérêt des lecteurs pour le livre audio en France, on peut se demander si investir dans du matériel, voire dans des espaces, d’écoute, dans des formations sur le livre audio ou encore dans sa promotion à travers des rencontres avec des comédiens et des lectures à voix haute (à l’instar de ce qui se pratique en Allemagne) ne pourrait pas contribuer à un plus grand succès du livre audio en librairie.

Quelques initiatives de libraires

Les CD sont de mieux en mieux associés avec les autres formats d’exploitation de l’oeuvre sur les portails des librairies et des enseignes. Ainsi, les sites  www.parislibrairies.fr  et  livre.fnac.com  proposent, pour chaque ouvrage, l’édition papier en format broché (le cas échéant, en poche), mais aussi les autres formats disponibles (e-book, CD audio, livre audio MP3).

• À l’occasion du centenaire de la  librairie Coiffard , une ancienne cabine téléphonique a été mise en place, en partenariat avec Audiolib, pour y écouter des extraits de livres audio.
• La  librairie Mollat  à Bordeaux affiche régulièrement sur son site Internet une sélection de livres audio « parce que lire passe aussi par les oreilles » et relaie des événements et des actualités sur le livre audio.
• La page d’accueil du site Internet de la librairie  Le Divan à Paris  contient un onglet “Nos livres audio”, qui invite le lecteur « à découvrir des oeuvres sous un autre angle », avec la promesse du « plaisir de la rencontre avec un texte, par la magie de la lecture à voix haute ».
  Plusieurs librairies d’Alsace ( La Tache noire ,  Ehrengarth ,  La Bouquinette , etc.) accueillent des comédiens pendant le Festival du livre audio de Strasbourg.