Manifestations littéraires : trouver des fonds à l'amorçage

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Ou comment lancer un festival de l’édition indépendante avec Commeon…

Chantal Bideau est directrice artistique de l’association Travesias, basée au Relecq-Kerhuon (29), qui travaille pour un rayonnement de l’art et de la poésie parmi les publics les plus divers. Après dix années d’existence, l’association décide d’organiser à Brest le 14 avril 2018 un festival de l’édition indépendante pour « rendre visibles les éditions alternatives, qui peinent à trouver leur place dans les circuits de diffusion commerciaux. »

Les institutions publiques n’ayant pas toutes soutenu ce projet, les coûts d’organisation devaient être pris en charge par l’association. La Ville de Brest a contribué à l’événement, notamment en mettant à disposition des espaces municipaux, et en couvrant les coûts de communication. Restaient les frais de déplacement des éditeurs invités, les indemnités des stagiaires recrutés pour l’occasion, et la rémunération de la graphiste qui a réalisé les supports visuels de la manifestation… la piste du financement participatif via la plateforme Commeon apparaissait être une solution intéressante.

« Le financement participatif nous a permis d’obtenir un financement correct, 1 135 euros sur les 1 300 euros fixés comme objectif initial, grâce à la contribution de 39 donateurs. »

Le choix de la plateforme a été déterminé en fonction des contreparties à proposer : « Pour correspondre à la ligne de notre association, je souhaitais que l’acte de don soit solidaire et désintéressé, presque comme du mécénat, et non pas effectué en fonction des contreparties proposées. Commeon nous a alors semblé être le choix le plus judicieux, car la valeur des contreparties imposée par la plateforme ne suivait pas leur valeur réelle. Les autres plateformes de crowdfunding exigent que les contreparties représentent un certain pourcentage du don. »

Chantal Bideau reconnaît que le bilan de la campagne sur Commeon est plutôt positif, mais difficile, selon elle, à reconduire pour d’autres opérations : « Pour les petites associations, le problème du financement participatif est le stress lié au résultat, impossible à prévoir : on a principalement touché nos proches, mêmes les parents de nos propres stagiaires… il est inenvisageable de leur demander de contribuer de nouveau à un financement participatif. On peut le solliciter une fois, mais pas deux… »

Un article de Livre et lecture en Bretagne, juillet 2018