3 questions à... Lili Sohn

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L’Agence vous propose de découvrir régulièrement des écrivains, illustrateurs, traducteurs… qui vivent et travaillent en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’autrice marseillaise de bandes dessinées Lili Sohn a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses.

Ancienne graphiste pour la branche québécoise d’une grande compagnie de jeu vidéo, Lili Sohn a raconté son quotidien de femme atteinte d’un cancer du sein précoce, sur un blog dessiné, Tchao Gunther. Celui-ci s’est décliné par la suite en trois volumes de BD intitulés La guerre des tétons (Michel Lafon, 2014-2016).
Elle met d’ailleurs régulièrement son trait et son humour au service de l’information sur cette maladie et sa prévention, notamment aux côtés de la Ligue contre le cancer et de l’Institut Curie.
Les thèmes qui l’inspirent sont : le féminisme, le corps, l’intimité, la randonnée… Son dernier opus, Les chroniques du Grand Domaine, publié en mai 2024, a été soutenu par la Région Sud dans le cadre du dispositif “Carte blanche aux auteurs”. Créatrice aux multiples talents, elle est aussi réalisatrice et scénariste.

J’ai sorti un roman graphique et un podcast sur mon immeuble à Marseille, Les chroniques du Grand Domaine (Delcourt, 13 PRODS) ainsi qu’une histoire audio pour enfant Sasha danse le chachacha (Tonies).
Cet été, j’ai passé deux mois en Méditerranée sur un voilier, avec ma famille. Je n’avais jamais fait de voile alors j’ai pris des notes et j’ai dessiné. Cela fera peut-être l’objet d’un projet, à voir.
Maintenant, je vais débuter l’écriture d’un nouveau titre qui se déroule dans mon village d’enfance, en Alsace. Je souhaite interroger ce qu’il reste de la vague militante qui s’est levée contre la construction d’une autoroute (qui a malheureusement vu le jour et a remplacé la forêt du village). Je prépare aussi une collaboration avec le chercheur du CNRS Marc Billaud pour un album sur l’idée du cancer politique. Et j’aimerais beaucoup écrire à nouveau pour les enfants.
Je continue à travailler depuis mon atelier à Marseille où je partage l’espace avec plusieurs artistes géniaux.

Idées noires de Franquin (Fluide Glacial, 1977). L’album condamne la bêtise, la violence et le sadisme des humains avec le rire du désespoir, que je trouve d’une grande intelligence. Pour moi c’est la définition même de l’humour noir et je le relis souvent.


Y-a-t-il un livre que vous offrez souvent ? Et pourquoi ?

Il s’agit surtout de littérature jeunesse. J’aime beaucoup les titres des éditions Fourmis rouges : La tribu qui pue d’Élise Gravel et Magali Le Huche, toute la série de Mrzyk et Moriceau, Panique au village des crottes de nez, Ça mousse au village des boulettes de piedsDolorès Wilson de Mathis et Aurore Petit, les albums de Sophie Guerrive. J’adore ces thèmes subversifs, pleins de folie et hilarants qui ne prennent pas les enfants pour des imbéciles.

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