3 questions à... Jérôme Delclos

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L’Agence vous propose de découvrir régulièrement des écrivains, illustrateurs, traducteurs… qui vivent et travaillent en Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’auteur niçois Jérôme Delclos a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses.

Professeur de philosophie pendant une quinzaine d’années, Jérôme Delclos officie aujourd’hui à Nice comme cadre dans l’Éducation Nationale. Un contre-emploi, pour lui qui se souvient avoir été un lycéen rêveur et peu assidu. Auteur de nouvelles, de romans décalés, d’essais philosophiques qui le sont tout autant, il est depuis cinq ans membre de la rédaction de la revue mensuelle de littérature Le Matricule des anges, pour les rubriques Littérature française, Littérature étrangère, Essais et Histoire littéraire. De façon générale, il se définit volontiers comme un lecteur de Curiosités. Il en écrit aussi.

Il s’agit d’un essai : Walter Benjamin et le rébus de Marseille (Quiero éditions). Ce penseur a écrit des textes sur la cité phocéenne dans laquelle il a fait plusieurs séjours fin 1920, début 1930. Je m’en sers de laboratoire pour entrer dans son œuvre. Benjamin n’est pas Kant, nous sommes au XXe siècle : prostitution, haschich (il a expérimenté des drogues durant des années), jeu de roulette (c’était un flambeur). Mon projet secret est de faire du fameux Berlinois le plus grand des philosophes… marseillais. C’est une aventure collective et quasiment locale avec l’auteur, l’éditeur Samuel Autexier et l’illustrateur Thomas Azuelos. Le préfacier, Florent Perrier, est un universitaire rennais.

Dans les Sables Rouges de Léon Lambry (1930) : c’est le livre d’enfance dont parle le poète Yves Bonnefoy dans L’Arrière-Pays (œuvre culte pour moi), et dans son dernier essai, L’écharpe rouge. Un roman jeunesse rare qui parle de la perte, de la séparation et d’un passé enfoui. Je rêve de le voir réédité et d’en écrire la préface. J’ai la chance de l’avoir en ma possession et je lui cherche un éditeur.

C’est si ambitieux que j’en ai honte : une suite de L’Odyssée ou un mixte d’essai et de fiction à partir du corpus dit de la Télégonie, les mythes autour du bâtard qu’Ulysse a eu avec Circé, Télégonos. La légende a donné lieu à une pièce de Sophocle aujourd’hui perdue, Odysseus acanthoplex. Télégonos y tue Ulysse, qu’il ne reconnait pas, avec le dard d’une raie. Une histoire fascinante. Plus modestement, j’ai débuté un polar qui se passe entre Vintimille et San Remo (un décor idéal pour le noir), une histoire de vieux tueurs à gages aimables et de Ndrangheta. L’occasion de faire savoir que la Ligurie, située à deux pas de Menton, est de façon très peu visible empoisonnée par cette mafia calabraise.

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