Depuis l’adoption en 2005 de la “Loi pour l’égalité des droits et des chances, la citoyenneté et la participation des personnes handicapées”, l’ensemble des services numériques proposés par les bibliothèques doit être accessible aux personnes en situation de handicap, et se conformer aux règles du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA).
Cependant, en 2014, la première enquête montrait que cette obligation était très peu suivie : sur 133 portails analysés, aucun n’était conforme au RGAA… Un Baromètre de l’accessibilité numérique en lecture publique a alors été mis en place, pour mesurer à échéances régulières l’évolution des outils.

Après deux nouveaux examens en 2016 et 2019, les résultats de la 4^e édition du Baromètre ont été publiés par la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC, Service du livre et de la lecture) en 2023. L’étude porte sur trois volets, en se limitant aux sites et plateformes et en excluant de son champ les contenus mis à disposition (livres numériques ou ressources) :

• Les sites web et portails de bibliothèques.
• Les catalogues en ligne.
• Les plateformes de ressources numériques.

Conclusion : il y a des améliorations… Mais toujours en-deçà des enjeux. Concernant les portails et sites web de bibliothèques, par exemple, près d’un tiers (28 %) ont désormais une page “politique d’accessibilité”, contre 16,7 % en 2019. Mais la mention d’accessibilité sur la page d’accueil, pourtant obligatoire depuis 2019, ne figure que sur 2 % des 132 sites testés…

Souvent, des éléments simples à corriger - l’irruption d’une fenêtre modale¹, l’absence de liens d’évitement² - viennent bloquer le parcours de l’utilisateur et l’empêchent d’effectuer des actions basiques.

L’enquête se veut constructive et pédagogique : les bibliothécaires et les prestataires informatiques y trouveront des conseils précis, une liste d’outils utiles, et même des parcours à reproduire pour tester eux-mêmes la bonne accessibilité de leur site.

À noter que les audits, assistances à maîtrise d’ouvrage (AMO) ou développements visant à améliorer l’accessibilité des portails peuvent être soutenus financièrement par le biais du concours particulier « bibliothèques » de la Dotation générale de décentralisation (DGD).