De la nécessité de lire

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L’Alliance pour la lecture initie rencontres, débats et méthodes afin de renforcer ses actions et inspirer de nouvelles politiques publiques. Retour sur l’édition de ses 2e Rencontres nationales.

Depuis le label Grande cause nationale attribué en 2022, ce sont maintenant une centaine d’acteurs (représentants des territoires, professionnels du livre mais aussi du champ social, médico-social et éducatif, prévention, lutte contre l’illettrisme ou la pauvreté, solidarité, famille et enfance, éducation populaire, formation…) qui se rassemblent au sein de l’association. Dédiée à « la lecture comme facteur d’inclusion sociale », elle s’implique dans les champs de l’exclusion, du handicap, de l’illettrisme, ou encore de la dyslexie….
Aujourd’hui, en France, 13 millions de personnes n’ont pas accès à la lecture et 16 % de la population âgée de 18 à 65 ans est en difficulté à l’écrit.

Depuis sa création, l’Alliance développe des outils à déployer sur l’ensemble du territoire, comme par exemple leur manifeste fondateur, écrit et signé par plus de 70 acteurs du livre partout dans l’Hexagone en juin 2021, ou encore, la création de campagne publicitaire pour sensibiliser le plus grand nombre.
Entre le 15 janvier et le 15 mars 2024, des ateliers régionaux autour des thèmes pauvreté, handicap et plurilinguisme pour 2024 ont été organisés sur l’ensemble du territoire, afin de se rencontrer, d’échanger et de débattre autour d’une fresque réalisée par l’autrice illustratrice Carole Chaix.

Spot de l'Alliance pour la lecture

Le 1er rendez-vous autour du développement de la lecture a eu lieu en septembre 2022 à Strasbourg. C’est au sein de la Maison de la poésie, à Paris, que s’est tenue la 2e édition le 26 mars 2024, retransmise en direct sur internet. Les fresques collaboratives réalisées au premier trimestre 2024 ont nourri ce grand rassemblement.

Une table ronde “handicap” a démarré la journée. Une fois les constats, dépassés, de la persistance des préjugés ou encore du cloisonnement et des difficultés à se rendre physiquement dans les lieux culturels, des idées concrètes de sensibilisation à ce public ont été proposées. Il s’agirait, par exemple, d’adapter les supports de communication aux différents handicaps, de proposer des structures référentes dans chaque région, de créer des postes dédiés ou de prévoir des volets de formations spécifiques.

Un débat sur la grande pauvreté a ensuite permis de s’attarder sur le paradoxe lié au respect des droits fondamentaux (ici la culture et les lieux du livre), dans un contexte d’aggravation de la situation sociale en 2024. L’occasion également d’évoquer longuement le sujet central de l’illettrisme et d’assister à une présentation de l’aide au développement de la lecture pour les publics spécifiques, allouée par le Centre national du livre (d’un montant d’1,2 million d’euros).

Enfin, la dernière rencontre, sur le thème du plurilinguisme, a souligné le rôle essentiel de la transmission et a donné l’occasion d’aborder différents points comme :

  • L’offre éditoriale réduite (très peu de librairies bilingues et des rayons de bibliothèque souvent restreints).
  • L’importance d’imaginer une civilisation multilingue.
  • La création de pictogrammes communs.
  • La formation à l’écoute et la découverte d’autres langues comme un plaisir et non un devoir scolaire pour mieux faire exister les langues.
  • L’importance du vocabulaire utilisé pour ne pas dévaloriser les personnes étrangères : ne plus parler d’allophone mais de plurilinguisme.
Fresque de la lecture réalisée par l'illustratrice Carole Chaix.

Crédits photo : MHK

Ressortent de cette journée, de magnifiques affiches de Carole Chaix, qui apparaissent comme autant de synthèses mettant en valeur les échanges des intervenants.
Vivement 2025 pour explorer et faire réfléchir à de nouveaux thèmes !

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