« La principale raison qui m’a conduit à mener cette pratique de la philosophie vient d’une question que je m’étais posé alors lycéen littéralement passionné par les cours de monsieur Ronald Bonan : « Pourquoi ne fait-on pas de philosophie avant la classe de terminale ? ». Les travaux de thèse de Marie Agostini, sur L’apprentissage du philosopher à l’école primaire (2010), m’ont finalement convaincu de me lancer dans cette pratique. »
Avec Graine de Philo, Aurélien Alerini « philosophe itinérant », depuis une quinzaine d’année, mène des ateliers, en médiathèque, avec des structures associatives, ou encore en milieu scolaire. Il les construit différemment en fonction des participants : sous forme de discussions pour les enfants à partir du CP, sous forme d’exposés sur divers sujets piochés dans l’histoire de la philosophie pour les adultes, au cours desquels chacun est libre d’intervenir, d’échanger et de partager ses réflexions et réactions.
« Les enjeux sont multiples, à commencer par un enjeu démocratique, mais aussi épistémologique, voire épistémique : comment éviter le risque épistémique et aider les jeunes à se protéger de toutes les prédations : prosélytisme religieux, marketing (…) mais aussi aider ou accompagner les enfants et les adolescents dans leur développement et leur construction identitaire. »
Nathalie Portas a une formation universitaire (niveau doctorat) qu’elle a complétée d’abord par le parcours Sève. Elle finalise actuellement un doctorat sous la direction d’Edwige Chirouter, au sein de la chaire Ionesco, de pratique de philosophie. Elle initie à la philosophie des élèves d’école primaire et des collégiens. Enseignante en lettre moderne dans la région de Nice, par suite des attentats de Charlie Hebdo en 2015-2016, elle a réfléchi à l’introduction de la philosophie dans le cursus scolaire, notamment au collège, comme une discipline à part entière. Elle mène donc les séances avec les adolescents en classe entière dans la même disposition qu’une classe ordinaire, c’est-à-dire dans les mêmes conditions qu’une autre matière.
« Lors des ateliers, l’écoute prime (…) La thématique posée n’est pas la priorité. Un des enjeux principaux est la transmission de notions de rhétoriques : un argument n’est pas un exemple, un fait n’est pas un jugement ».
Caroline Anthérieu Yagbasan a créé récemment la structure philafil. Doctorante en philosophie, après 12 ans d’expérience dans l’enseignement, elle se consacre aujourd’hui aux ateliers et aux formations. Si elle anime des ateliers-philo, goûter-philo, apéro-philo depuis plus de 6 ans dans des lieux aussi divers que des magasins bio, musées, Parc naturel de la Saint-Baume, écoles, médiathèques, en prison, elle propose également des ateliers et des formations en ligne et est référencé sur Adage pour les Parcours d’Education Artistique et Culturelle en collège.
« Permettre aux participants d’exprimer une parole libre et citoyenne, respectueuse de chacun, sans jugement ».
Juliette Grégoire, fondatrice des éditions l’Initiale, intervient en médiathèque, dans les cinémas, centres sociaux, et les manifestations littéraires et anime des formations. Elle s’appuie sur un certain nombre d’outils qu’elle a mis en place dans le cadre de la maison d’édition (voir notre précédent article sur les ateliers philos).
Professeure de philosophie, Virginie Larteau enseigne à Marseille à mi-temps en classe de terminale et 1ère. Des expériences en milieu carcéral avec Opéra Mundi, avec une association de réinsertion ou encore en bibliothèque lui ont ainsi permis d’explorer une autre facette de sa pratique à travers la conception et l’animation d’ateliers. Elle a créé en 2021 Bibliothé nomade, bibliothèque-salon de thé itinérante qui développe des activités sur le territoire marseillais, notamment La Castellane et La Viste dans le cadre de projets financés par des bailleurs sociaux et le plan national Quartiers d’été. Les ateliers philos et arts, philos-lecture, les cafés philos viennent donc animer cet espace dédié aux livres.