Une collection de livres audio chez Actes Sud

Publié le

Hermine Naudin, chargée de production, et Matthieu Reynaud, ancien chargé des ventes numériques chez Actes Sud et directeur commercial chez Harmonia Mundi, partagent leurs réflexions sur leur stratégie de développement d’une offre de livres audio.

Pouvez-vous présenter Actes Sud ?

Les éditions Actes Sud ont été créées en 1978 par Hubert Nyssen et sa femme Christine Le Bœuf, dans un village de la vallée des Baux.
La maison développe une politique éditoriale généraliste, avec un catalogue riche de six cent cinquante titres rien que pour le domaine français, et est aussi ouverte sur les arts et les sciences humaines. Elle se distingue par son implantation en région et par une large ouverture aux littératures étrangères, avec une quarantaine de domaines linguistiques.

Qu’est-ce qui a présidé au choix de développer une offre de livres audio en interne ?

Jusqu’en 2018 l’audio était traité via cessions de droits audio à des éditeurs spécialisés. Puis l’émergence d’usages numériques et le souhait exprimé de certains de nos auteurs ont attiré notre attention. L’envie d’apprendre et de comprendre cet univers nous a poussés à commencer à produire nos premiers livres audio.

Combien de titres éditez-vous par an ? Sur la base de quels critères choisissez-vous les livres de votre catalogue qui seront proposés en livres audio ?

L’historique est trop récent pour affirmer un nombre régulier de publications par an. Notre première expérience en tant que producteur de livre audio nous a enseigné quelques règles en vue de la consolidation d’un catalogue lu. Notamment celles de s’assurer du bon choix de texte, qui peut être déterminé par son genre et/ou son succès au format papier. Jusqu’à présent nous avons privilégié les séries ou les polars. Sans que cela nous ait empêchés quelques détours par les textes fondateurs de la maison, tels que ceux de Nina Berberova par exemple.

Éditez-vous en physique et/ou en numérique ?

Nous avons débuté avec une double exploitation de formats. Désormais nous commercialisons principalement les titres en numérique, surtout depuis le confinement. Le numérique étant le lieu où se passe une grande partie des écoutes. La commercialisation de CD devient délicate de par la disparition progressive des lecteurs CD.

En matière de réalisation artistique, quel est votre parti pris ?

Pour l’instant, nous privilégions des livres lus avec peu, voire pas, d’habillage sonore afin de laisser toute sa place au texte, « comme si on le lisait ».

Quels sont vos canaux de commercialisation (numérique et physique) ?

Pour les CD, les titres sont travaillés comme un livre papier par notre diffusion. Tous les libraires sont potentiellement des points de vente. Nous avons fabriqué un présentoir pour aider leur mise en place en librairie.
Pour le numérique, des accords avec les acteurs majeurs du marché sont en place, d’autres sont en cours, sous forme d’abonnement ou de téléchargement à l’acte.

Quelles perspectives de développement voyez-vous pour le marché du livre audio français ?

Nous suivons les attentes du public et de nos auteurs. Seule la convergence de ces deux envies peut donner lieu à la production d’un livre audio par nos soins.
Les cessions de droits audio restent une solution complémentaire dans la mesure où, en début d’aventure, nous ne pourrons pas travailler l’ensemble des opportunités de titres en audio.

La période de confinement a-t-elle eu un impact sur vos ventes de livres audio ?

Oui, mais à petite échelle. Notre offre reste humble !