3 questions à… Benjamin Taïeb

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Benjamin Taïeb a 45 ans. Il est né à Paris et vit aujourd’hui à Nice. Après avoir été avocat à Paris puis avoir renoncé à ce métier, il se met à écrire tout en faisant divers petits boulots. Il est publié aux Écritures théâtrales du grand Sud-Ouest et ses pièces sont mises en espace au Théâtre du Rond-Point et lues au Théâtre de l’Aquarium, La cartoucherie. Il passe au roman avec Journal d’un fœtus et Ma déconversion au judaïsme aux éditions Lunatique. Il apprend le métier d’éditeur à L’Amourier dans les Alpes-Maritimes et adapte deux de ses romans en BD Classe de mer et Ma déconversion toutes deux publiées aux éditions antiboises Les enfants rouges. Aujourd’hui il a repris une activité d’avocat qu’il concilie avec son activité d’auteur.

Quelle est votre actualité ? 

Je viens de publier ma deuxième bande-dessinée, Ma déconversion, en collaboration avec le dessinateur Julien Martinière. Dans cette bd adaptée d’un de mes livres, j’ai voulu raconter la réalité et parfois l’absurdité de l’orthodoxie dans mon parcours de conversion au judaïsme, lorsque j’étais enfant puis adolescent, et le temps qu’il m’a fallu pour sortir d’une pratique religieuse contraignante. Je tente d’y questionner la nuance souvent fragile entre identité, culture et religion, autour de la figure paternelle. 

Mon prochain roman - Premier amour - paraîtra dans quelques mois aux éditions Lunatique et j’écris actuellement le scénario d’une nouvelle bd, inspirée de mon activité judiciaire. 

Quel est le livre que vous auriez aimé écrire ?

Il y en a tellement… J’admire la précision clinique de L’Événement (Annie Ernaux), de Rapport sur moi (Grégoire Bouillier) ou de Hors de moi (Claire Marin). Ou l’écriture ample de Thomas Bernhard (Extinction), Laszlo Krasznahorkai (Guerre et Guerre), Juan José Saer (Glose), Claude Simon (Les Géorgiques)… La correspondance de Flaubert. Le Journal de Virginia Woolf. Le théâtre d’Harold Pinter (Le Retour). Tristram Shandy, de Sterne, pour sa modernité. 
Plus récemment, j’ai pris une claque en lisant Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu, dont j’ai tout aimé : l’ambition romanesque, l’intrigue, l’écriture, la grande maîtrise de l’ensemble. 

Comme éditeur, j’aurais signé pour l’année 1957 aux éditions de Minuit : Fin de partie, de Samuel Beckett, Le Vent, de Claude Simon, Tropismes de Nathalie Sarraute et La modification, de Michel Butor. Rien que ça ! Et il faut ajouter Moderato Cantabile, de Marguerite Duras, paru l’année suivante. 

Ulysse, de Joyce, même si j’ai aimé le monologue final de Molly Bloom. Je suis aussi passé à côté de Belle du seigneur, d’Albert Cohen. Absalon, Absalon ! de Faulkner, peut-être parce que je l’ai lu dans une traduction ancienne, m’est tombé des mains. Dans un autre registre, je n’ai pas non plus réussi à finir La Conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole. 

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